Des textes qui affilient Jésus à Dieu :
Des textes bibliques ont parlé de Jésus et affirment qu’il est le Fils de Dieu. Les Chrétiens se contentent de la lettre de ce mandement et y voient une preuve indubitable de leurs croyances. Mais cet argument est-il acceptable? Que signifie l’affiliation à Dieu?
A) Le Messie a-t-il révélé qu’il était le Fils de Dieu?
La première observation qui attira l’attention des vérificateurs c’est que Seul l’Evangile de Jean (10/36) a rapporté une fois unique ce verset où il est dit que Jésus est Fils de Dieu. Cette exception mise à part, ses contemporains et ses disciples l’ont toujours nommé le Fils de Dieu. Les réviseurs doutent que Jésus ou ses élèves aient prononcé des paroles pareilles. Singer dans son livre }
Le dictionnaire de la Bible{aécrit : «Il n’est pas certain que Jésus en personne ait articulé une telle expression.» De son côté, Charles Djanaïbir a remarqué : «Le résultat final et sûr des études accomplies par les chercheurs c’est que Jésus n’a jamais
prétendu être le Messie attendu et qu’il n’a jamais soutenu qu’il était le Fils de Dieu…Ce sont les Chrétiens qui étaient imbus de la culture grecque qui ont revendiqué cette appellation.
[1]» Le savant Culmann a enregistré à propos de cette dernière : «Les apôtres dont parle le livre des Actes des Apôtres se sont rangés sur l’opinion de leur maître qui ne tenait pas à se faire dénommer Fils de Dieu.»
Djanaïbir pense que la fausse interprétation de l’expression ‘Fils de Dieu’ tire son origine du monde hellénistique et qu’elle est parvenue aux oreilles des évangélistes à partir de la compréhension imprécise des païens nouvellement convertis. Le moine Souleïmâne Moufassir, en accord avec le Dr Charles Djanaïbir, a noté que Paul fut le premier à avoir recouru à cette locution. Elle voulait dire dans la langue que parlait Jésus ‘le serviteur de Dieu’ et sa traduction dans la langue de Platon donnait ‘
Servant. Paul, en vue de s’approcher ainsi des néophytes chrétiens, l’a changée par le mot grec ‘
pais’ qui signifie garçon ou domestique
[2].
B) Le Christ fils de l’homme :
Les textes qui l’ont appelé Fils de Dieu sont opposés à quatre-vingt trois (83) autres qui affirment qu’il est fils de l’homme. Le père Matthieu El-Maskine pense que le fils de Marie s’est attribué ce nom pour : «cacher derrière elle la vérité et la gloire de sa filiation à Dieu quand il parle de lui.
[3]» Il est de notre devoir ici de nous interroger : « Pourquoi le Messie a-t-il dissimulé cette question, à nos yeux, importante? Pourquoi ne nous a-t-il pas confronté avec la véracité de cette déité? Pourquoi nous a-t-il caché sa nature divine avec ce nom qu’il clame, haut et fort aux visages des partisans de la déification, à savoir qu’il est homme et fils de l’homme » Nous trouvons aussi dans la Torah
Dieu n'est pas un homme pour mentir ni un fils d'Adam pour se rétracter. (Les Nombres 23/19) Jésus n’est donc pas Dieu. Si les morceaux qui le nomment Fils de Dieu et faisant convaincre qu’il l’est vraiment, ces mêmes morceaux affirment catégoriquement, son humanité rendant ainsi la première qualification tout à fait symbolique. Matthieu a écrit :
Jésus lui répondit : «Les renards ont des terriers, les oiseaux ont des nids, mais le fils de l’homme n’a pas un endroit où il puisse se coucher et se reposer.»(Matthieu 8/20) Et encore
«Certes, le Fils de l’homme va mourir comme les Ecritures l’annoncent… » (Marc 14/21) C) Les nombreux fils de Dieu sont-ils également des Dieux?
Le nom de fils porté par Jésus a été donné à plusieurs autres prophètes et cela ne veut pas dire qu’ils étaient des dieux mais l’idée de leur filiation à Dieu était fictive. Parmi ceux-ci figurent Adam qui fut désigné
Adam, fils de Dieu (Luc 3/38) S’adressant a David, le Seigneur lui confie :
«Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré.» (Les Psaumes 2/7) Salomon fut également appelé fils de Dieu comme il est dit
«Il bâtira pour moi une maison… Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils.» (Les Chroniques (I) 17/13) Luc, parlant des anges et parce que l’emploi de ce terme était très courant au début du Christianisme, a écrit :
«Ils[4] sont pareils aux anges. Ils sont fils de Dieu.» (Luc 20/36)
Les textes ont dénommé d’autres personnes fils de Dieu ou ont cité que Dieu est leur père et en dépit de cela, les Chrétiens ne parlent pas de leur déification. Les apôtres sont des fils de Dieu, comme le Messie le leur a affirmé :
«Va dire à mes frères que je monte vers mon Père qui est aussi votre Père, vers mon Dieu qui est aussi votre Dieu.» (Jean 20/17). Jésus a livré à ses élèves :
«Soyez donc parfaits, tout comme votre Père qui est aux cieux est parfait.» (Matthieu 5/48). Il leur apprit à répéter :
«Voici comment vous devez prier : Notre Père qui est dans les cieux que chacun reconnaisse que tu es le Dieu saint.» (Matthieu 6/9) Jean a enregistré :
«Voyez combien le père nous a aimés ! Son amour est tel que nous sommes appelés enfants de Dieu et c’est ce que nous sommes réellement.» (Jean (I)3/1)
Même les Juifs, tous les Juifs, sont des enfants de Dieu comme le leur a dit le fils de Marie – que le salut soit sur lui- :
«Mais vous, vous faites les œuvres de votre père.» Ils lui répliquèrent : «Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul père : Dieu.» (Jean 8/41) Osée a mentionné dans son livre :
«Le nombre des fils d’Israël sera comme le sable de la mer qu’on ne peut ni compter ni mesurer et il arrivera qu’à l’endroit où on leur disait : Vous n’êtes pas mon peuple.» On leur dira : «Fils du Dieu vivant.» (Osée 2/1) Le même Osée a consigné :
«Quand Israël était jeune, je l’ai aimé et d’Egypte j’ai appelé mon fils.» (Osée 11/1) Le livre de l’Exode rapporte à propos de tout le peuple :
«Tu diras au pharaon : ainsi parle le Seigneur : mon fils premier-né, c’est Israël, je te dis laisse partir mon fils pour qu’il me serve- et tu refuses.» (L’Exode 4/22)
David les exhorte en disant :
«Donnez au Seigneur, vous les dieux, donnez au Seigneur gloire et force !» (Les Psaumes 29/1) Nous lisons également dans le même livre :
«Qui donc là-haut est égal au Seigneur ? Qui ressemble au Seigneur parmi les seigneurs ?» (Les Psaumes 89/7) Il est porté dans le livre de Job :
Le jour advint où les fils de Dieu se rendaient à l’audience du Seigneur. (Job 1/6) Matthieu a écrit :
«Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car Dieu les appellera ses fils.» (Matthieu 5/9) Paul, dans le livre des Actes des Apôtres, a gravé :
«Puisque nous sommes les enfants de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité ressemble à de l’or, de l’argent ou du marbre produit par l’art ou l’imagination.» (Les Actes des Apôtres 17/29) Pour lui, les véritables croyants sont les enfants de Dieu, les obéissants à ses ordres, ceux qui l’aiment sincèrement. La Torah, dans ce qui suit, vise les notabilités et les puissants et personne, ni les Chrétiens ni les Juifs ni autres ne risquent de croire qu’il s’agit d’enfants de Dieu.
Les fils de Dieu virent que les filles d’homme étaient belles et ils prirent pour femmes celles de leur choix…Les fils de Dieu vinrent trouver des filles d’homme et eurent d’elles des enfants. Ce sont les héros d’autrefois, ces hommes de renom. (La Genèse 6/2)
Les Chrétiens ne peuvent donc pas considérer les textes qui parlent de la filiation de Jésus comme preuve de sa déification puis ils refusent de déifier Adam, Salomon et autres. Vénérer Jésus comme un Dieu exige une preuve manifeste et ils ne peuvent, en aucun cas, la produire parce qu’ils ne la possèdent pas. Lorsque les Juifs décidèrent de créer des accusations au sujet Jésus et de le calomnier, ils ont crié sur tous les toits qu’il blasphème
[5] car il affirme être, réellement, le fils de Dieu. Il refuta leur argument, leur expliqua que sa filiation était métaphorique et se référant à la Bible que les Juifs étaient appelés, symboliquement, enfants de Dieu. Il leur lit ce passage :
«Or Dieu a appelé dieux ceux auxquels s’adressait sa parole. Et, moi le Père m’a choisi et m’a envoyé dans le monde, comment pouvez-vous dire que j’insulte Dieu parce que j’ai déclaré que je suis le fils de Dieu? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas.» (Jean 10/37) Il voulait leur dire tout comme Dieu vous a comparés, paraboliquement à ses enfants, de la même façon il a fait de moi son fils.
D) Le sens réel de la filiation à Dieu :
L’idée de la filiation de Jésus à Dieu et de tous les autres est allégorique. Elle signifie ami de Dieu, l’obéissant à ses ordres, le vrai croyant et autres…C’est pour ce motif que Marc, évoquant le centurion qui a assisté à la fin terrestre du crucifié lui fait dire cette remarque :
«Cet homme était vraiment Fils de Dieu.» (Marc 15/39) Décrivant le même épisode, Luc a écrit :
«Certainement, cet homme était innocent.» (Luc 23/47) Nous retrouvons un emploi pareil chez Jean quand il parle des fidèles qu’il considère comme fils de Dieu :
«Cependant, certains l’ont reçu et ont cru en lui; il leur a donné le droit de devenir les enfants de Dieu.» (Jean 1/12) Paul reprend la même idée :
«Tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu sont enfants de Dieu.» (Lettre aux Romains 8/14) Jean revient une autre fois et insiste :
«Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu.» (Jean 8/47)
Cet emploi emblématique de la filiation à Dieu est courant dans les livres saints, nous y rencontrons des expressions telles les enfants de Satan, les enfants du Destin, du monde et autres. (Voir Jean 8/44 – Luc 8/16)
E) Jésus a-t-il prétendu être affilié à Dieu et être son égal ?
Pour confirmer la déification de Jésus, les Chrétiens
prétendent qu’il s’est fait l’égal de Dieu. Jean a écrit :
«Les autorités juives cherchaient encore plus à faire mourir Jésus car il avait, non seulement, agi contre la Loi du Sabbat, mais il disait encore que Dieu était son père et se faisait l’égal de Dieu. » (Jean 5/18)Ce passage est mutilé et cette façon l’exposer serait valable pour les gens aux esprits simples. Oui, ce morceau, en dehors de son contexte, insinue que le fils de Marie a fait de lui-même l’égal de Dieu et cette affirmation est absolument fausse.
Revenons à ce texte dans son emplacement dans le livre. Il est raconté que Jésus a guéri un handicapé le jour du Sabbat. Les Juifs considérèrent son acte comme un blasphème.
Ils s’en prirent alors à Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du Sabbat. (Jean 5/16) Mais Jésus justifia sa bonne action le jour du samedi :
Il leur répondit : «Mon Père est continuellement à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre.» (Jean 5/17) Il leur affirme par cette réponse qu’il accomplit les œuvres charitables Mais les Juifs voulaient créer un problème à Jésus et estimèrent son expression ‘Mon Père est continuellement à l’œuvre’ comme une gloire pour sa personne et usurpation de la filiation véritable. Prononcé par Jésus, le vocable – filiation- connu parmi eux dans son sens allégorique fut jugé insulte et blasphème. Ce mot, toujours, selon leur avis, signifiait ‘se faisait l’égal de Dieu’. Aussi étaient-ils trop pressés de mettre fin à ses jours :
«Les autorités juives cherchaient encore plus à faire mourir Jésus car il avait, non seulement, agi contre la Loi du Sabbat, mais il disait encore que Dieu était son père et se faisait l’égal de Dieu. » (Jean 5/18)
Jésus leur répondit par un long discours (Voir Jean 5-19/47)
précisant un bon nombre d’idées qui annulent leurs mensonges, dévoilent les modifications de leurs accusations et effacent les preuves des Chrétiens, concernant la déification de Jésus. Résumons donc ces idées telles qu’il les a exposées lui-même.
Premièrement :
Jésus a garanti qu’en travaillant le jour du Sabbat, il ne fait que suivre le Père.
Jésus reprit la parole et leur dit : «Oui, je vous le déclare, c’est la vérité, le Fils ne peut rien faire par lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père. Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également.» (Jean 5/19) Deuxièmement :
Il a évoqué des phénomènes surnaturels que Dieu lui a demandé d’exécuter.
Car de même que le Père relève les morts et leur donne la vie, de même le Fils donne la vie à qui il veut. Et le Père ne juge personne mais il a donné au fils le pouvoir de juger…Car, de même que le Père est la source de la vie, de même il a accordé au Fils d’être source de la vie. Il a accordé au Fils le pouvoir de juger. (Jean 5-21/27) Tous ces dons proviennent de Dieu et cela ne veut point dire que Jésus est un dieu. Dieu réalise tous ces miracles par lui-même. Jésus a remémoré que ces signes ne font pas de lui un dieu : pourquoi? Parce qu’ils lui ont été accordés en tant qu’homme et non pas en tant que dieu. Il a redit :
Il a accordé au Fils le pouvoir de juger, parce qu’il est le Fils de l’homme. (Jean 5-27) Jésus a assuré qu’il ne détient aucun pouvoir de par lui-même et qu’il ne peut rien faire sans l’aide de Dieu.
«Je ne peux rien faire par moi-même. Je juge d’après ce que Dieu me dit et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas à faire ce que je veux mais ce que veut celui qui m’a envoyé.» (Jean 5/30) Bien sûr qu’il ne peut rien faire de lui-même pour la bonne raison qu’il est un homme et ne peut être ni un dieu ni la seconde hypostase personnifiée de la Trinité comme le
prétendent les conciles de l’Eglise. Ces actes qui sortent de l’ordinaire, Dieu les lui a accordés pour deux raisons :
I)
Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait lui-même (Jean 5/20) II) Pour affirmer aux Juifs la véracité de sa mission, pour les ébahir, pour croire en lui et pour l’honorer :
« Dieu lui montrera des œuvres à faire encore plus grandes que celles-ci et vous en serez étonnés…afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé…Les œuvres que je fais, celles-là mêmes que le Père m’a donné à accomplir parlent en ma faveur et montrent que le Père m’a envoyé.» (Jean 5-23/36) Troisièmement :
Il a assuré qu’il jouit du témoignage du Créateur qui ne souffre d’aucun doute.
« Si je témoignais en ma faveur mon témoignage ne serait pas valable. Mais c’est un autre qui témoigne en ma faveur et je sais que ce témoignage à mon sujet est vrai…Et le Père qui m’a envoyé témoigne aussi en ma faveur. Seulement, vous n’avez jamais entendu sa voix et vous n’avez jamais vu son visage.» (Jean 5-31/37) Ce témoignage est inscrit dans les livres anciens qui témoignaient en sa faveur.
« Vous étudiez avec soin les Ecritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle, ce sont justement elles qui témoignent de moi …Si vous croyiez, vraiment, en Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit à mon sujet (Jean 5-39/47)
Nous ne trouvons, dans aucun livre de Moïse destiné aux Juifs, aucune prophétie annonçant l’avènement de Jésus, aucune idée d’un dieu qui se fait homme et qui se laisse crucifier. Mais ces mêmes livres ont
prédit la venue d’un prophète généreux. Ne
prétendent-ils pas que Moïse a annoncé l’arrivée du Messie :
«C’est un prophète comme toi que je leur susciterai du milieu de leurs frères.» (Le Deutéronome 18/18) Le prophète Jean-Baptiste a témoigné, avec sincérité, en faveur de Jésus, mais ce dernier se passe de cette attestation loyale, car Dieu avant lui avait adopté la même attitude. Celle-ci d’ailleurs est consignée dans les livres auxquels ils croient.
«Vous avez envoyé des messagers à Jean et il a rendu hommage à la vérité. Je n’ai pas besoin, moi, du témoignage d’un homme…Mais j’ai pour moi le témoignage plus grand que celui de Jean.» (Jean 5-33/36) Il n’existe dans les paroles de Jean-Baptiste rien qui arbore la déification mais nous savons qu’il envoya des messagers pour lui demander s’il était ou pas le Messie que les juifs attendaient.
Quatrièmement :
Jésus a insisté sur la différence entre Dieu et lui. Il a
précisé «
Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait lui-même…Mais c’est un autre qui témoigne en ma faveur…Le Père qui m’a envoyé qui témoignera…Mais ne pensez pas que je vous accuserai devant mon Père… » (5-20/32, 37,45) Cinquièmement :
Jésus avisa les Juifs que la foi en lui et la croyance en ses paroles sont le chemin unique qui conduit à la vie éternelle.
«Oui je vous le déclare, c’est la vérité, quiconque écoute mes paroles et croit en celui qui m’a envoyé possède la vie éternelle. Il ne sera pas condamné mais il est déjà passé de la mort à la vie.» (Jean 5/24) Quant aux incroyants, il leur sera appliqué cette sentence :
« Pourtant, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vraie vie. Je ne recherche pas les honneurs qui viennent des hommes. D’ailleurs, je vous connais, je sais que vous n’avez pas en vous d’amour pour Dieu. Je suis venu de la part de mon Père et vous refusez de me recevoir. Mais si quelqu’un d’autre vient de sa propre autorité, vous le recevrez. Vous aimez recevoir les éloges les uns des autres et vous ne recherchez pas l’éloge qui vient du seul Dieu.» (Jean 5-40/45)
Ainsi nous avons vu que le fils de la Sainte Vierge Marie n’a jamais dit qu’il était l’égal de Dieu, l’Unique et le Bon. Il n’a jamais
prétendu que les pouvoirs dont il disposait provenaient de lui mais il a, en permanence, affirmé que c’était Dieu qui les lui a accordés.
E) L’aînesse de Jésus par rapport aux autres enfants
Les Chrétiens voit dans la filiation de Jésus à Dieu une caractéristique qui lui est propre par rapport aux autres enfants. Ils ne contestent pas l’utilisation allégorique de cette notion quand elle est appliquée aux autres créatures. Leur contestation consiste dans les traits octroyés à Jésus réellement. Ses adeptes, pour prouver leur évidence, se fondent sur plusieurs points : il a été dit qu’il était le fils aîné de Dieu ou encore son fils unique (Voir Epître aux Hébreux 1/6 et Jean 3/18) ou qu’il fut qualifié de fils de Dieu le très Haut (Voir Luc 1/32) ou encore qu’il n’est pas né de ce monde comme tous les enfants mais qu’il est né du ciel ou encore plus haut. (Voir1/18).
Cependant, toutes ces particularités sont attribuées, par les textes à d’autres prophètes. Israël fut l’aîné de son père :
«Israël, mon aîné… » (L’Exode 4-22/23). C’était également le cas d’Ephraïm :
«Oui je deviens un père pour Israël, Ephraïm est mon fils aîné.» (Jérémie 31/9) David jouit de la même valeur :
«Lui m’appellera : « Mon père ! Mon Dieu ! Le rocher qui me sauve et moi je ferai de lui l’aîné¸ le très haut parmi les rois de la terre. » (Les Psaumes 89-26/27). Si Jésus est le Fils de Dieu le très Haut, l’ensemble des Israélites le sont aussi :
« Vous êtes tous des fils du Très haut. » (Les Psaumes 82/6). Enfin les apôtres de Jésus le sont pareillement :
« Vous obtiendrez une grande récompense et vous serez les fils du Dieu le très haut.» (Luc 6/36) F) Le fils descendu du ciel :
Les Chrétiens qui déifient Jésus s’accrochent à ce que les Evangiles ont dit à ce sujet qu’il est venu du ciel ou encore plus haut. «
Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous.» (Jean 3/31) Ils croient voir sa resplendissante image dans ses propres paroles :
« Vous êtes d’en bas mais moi je viens d’en haut. Vous appartenez à ce monde mais moi je n’appartiens pas à ce monde.» (Jean 8/23) Ces passages expriment – d’après les croyances des Chrétiens – qu’il est un être divin unique et un fils qui ne ressemble en rien aux autres fils. Mais ce qui provient du ciel, ne sont pas les individus, ce sont les dons et les lois que ces mêmes personnages sont tenus de transmettre. C’est d’ailleurs un fait général pour tous les messagers célestes, sans exception. Sur ce point
précis, Jésus interrogea les Juifs sur Jean Baptiste :
« Les baptêmes de Jean, d’où venaient-ils ? Du ciel ou des hommes?» Ils raisonnèrent en eux-mêmes « Si nous disons du ciel, il nous dira pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui ? Et si nous disons des hommes, nous devons redouter la foule… » (Matthieu 21-25/26)
Les êtres qui descendent du ciel sont nombreux et pourtant les Chrétiens ne les tiennent pas pour des dieux. Parmi ces derniers, figurent les anges :
« L’ange du Seigneur descendit du ciel… » (Matthieu 28/2) Il en est de même pour Hénok qui monta au ciel :
« Ayant suivi les voies de Dieu, Hénok disparut car Dieu l’avait enlevé. » (La Genèse 5/24) Il est bien connu que :
« nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. » (Jean 3/13) Hénok qui est monté au ciel, n’est pas un dieu à leurs yeux. Elie connut le même sort:
« Un char de feu et des chevaux de feu les[6] séparèrent l’un de l’autre; Elie monta au ciel dans la tempête. » (Les Rois (II) 2/11). Les Evangiles répandent que les apôtres sont nés d’en haut ou de Dieu. Cette notion implique qu’ils sont croyants en lui :
« Mais ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir des enfants de Dieu. » (Jean 1/12). La naissance, ici, suppose la naissance spirituelle, elle s’opère au moment du repentir, vrai et définitif, et de la foi
. Le cœur perverti de l’homme subit alors un grand changement, parfait et ininterrompu, comme s’il venait de renaître. Les croyants en Jésus sont nés d’en haut pour la foi qu’il leur a prodiguée. Ils ressemblent à tous les autres croyants, comme l’a remarqué Jésus :
« En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume des cieux.» (Jean 3/3). Il a déclaré :
« Mais celui qui garde sa parole en lui, vraiment, l’amour de Dieu est accompli. » (Jean (I) 2/5) Et enfin il a
précisé :
« Tout homme qui fait ce qui est juste est enfant de Dieu. » (Jean (I) 2/29)
La remarque du Messie :
« Je ne suis pas de ce monde.» n’est pas une preuve de sa déification. Il voulait dire qu’il était différent des autres hommes car il se dressait au-dessus du monde matériel et encore plus haut que les vanités de ce monde derrière lesquelles toutes les gens courent, avec une surexcitation sans pareille. Il a affirmé la même idée à l’encontre de ses apôtres lorsqu’il a constaté qu’ils aimaient l’Autre Monde et qu’ils se détournaient de ce monde éphémère :
« Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait; mais vous n’êtes pas du monde, c’est moi qui vous ai mis à part du monde et voilà pourquoi le monde vous hait. »(Jean 15/19). Dans un autre passage, il a répété à leur sujet :
« Je leur ai donné ta parole et le monde les a hais, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. » (Jean17-14/15). Il a attesté la même observation pour lui-même et pour ses disciples, à savoir qu’ils ne sont pas tous de ce monde. Si tout ce qui
précède est au sens propre et est nécessaire pour sa déification, ses apôtres sont également des dieux. Jésus employait souvent des paraboles : ’je ne suis pas du monde’ signifie qu’il ne vit pour ce monde qui ne l’intéresse pas, son but principal étant d’obtenir la satisfaction divine et gagner une place au Paradis.
III) L’Incarnation divine en Jésus
Les Chrétiens pensent que certains textes sacrés parlent de l’incarnation divine dans la personne de Jésus :
« Afin que vous connaissiez et que vous sachiez bien que le Père est en moi comme je suis en lui. » (Jean10/38) Dans un autre morceau :
« Celui qui m’a vu a vu le Père …Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?» (Jean 14-9/10). La plus importantes des preuves selon les Chrétiens se résume dans cette parole :
« Moi et le Père, nous sommes un. » (Jean 10/30). Ces textes démontrent –d’après les Chrétiens – que Jésus est Dieu ou que Dieu s’est incarné dans Jésus.
I) L’incarnation symbolique de Dieu dans ses créatures
Les vérificateurs ont bien étudié ces textes et ont annulé les thèses des Chrétiens après en avoir établi leur mauvaise interprétation. Les mots employés dans la Bible et se rapportant à la transmutation de Dieu dans Jésus – comme les Chrétiens le comprennent –sont justement mal compris. Le sens de la métamorphose utilisé pour tous les êtres de Dieu, est symbolique. C’est ce que nous dirons pour l’incarnation de Dieu dans le fils de Marie. Dieu – d’après la Bible - s’incarne dans les dons divins. Ce n’est donc pas Son Etre Suprême qui se métamorphose dans des personnes, faibles et mortelles. «
Quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et, nous connaissons pour y avoir cru l’amour que Dieu manifeste au milieu de nous. Dieu est amour, qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.» (Jean (I) 4- 15/16) La personnification de Dieu en des gens qui ont cru en Jésus n’est pas palpable autrement ils seraient tous des dieux. Ainsi, cette incarnation est allégorique chez toute personne qui pratique les prescriptions et cela ne veut pas dire qu’ils sont des dieux.
« Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui. Par là, nous reconnaissons qu’il demeure en nous, grâce à l’Esprit dont il nous a fait don.» (Jean (I) 3/24). Ce n’est pas encore Son Etre Absolu qui s’installe à l’intérieur de personnes pieuses mais sa voie et son soutien infaillibles. Ceux qui aiment Dieu, Dieu les enveloppe, non de son Etre Sublime mais de sa Miséricorde.
« Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour en nous est accompli. A ceci nous reconnaissons que nous demeurons en lui.» (Jean (I) 4-12/13). Jésus a dit à ses apôtres :
« Moi en eux et comme toi en moi… » (Jean 17/22) Paul, parlant des croyants a dit :
« Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant comme Dieu l’a dit : Au milieu d’eux j’habiterai et je marcherai. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.» (2° Epître aux Corinthiens 6-16/17) puis il ajoute :
« Or vous, vous êtes le corps du Christ… » (1° Epître aux Corinthiens 12/27) La permutation, dans tout cela, est symbolique.
Ces textes parlent d’une incarnation divine dans tous les croyants. Elle est allégorique, n’admet aucun désaccord et concerne l’installation de la droiture de Dieu, ses dons et sa réussite dans le cœur des personnes pieuses. Le phénomène identique est valable pour Jésus. Celui qui
prétend qu’il existe une différence entre les deux genres d’incarnation doit nous étaler ses preuves.
La Torah allègue que cette incarnation – la divine – est réelle dans certaines choses mais les Chrétiens n’acceptent pas leur déification. Il est écrit :
« Tu as préparé, Seigneur, un lieu pour y habiter.» (L’Exode 15/17) Le Seigneur descendit et habita la montagne du sanctuaire et personne n’adore cette montagne. Dans les psaumes, il est enregistré : «
Pourquoi loucher, montagnes bossues, sur la montagne où Dieu a désiré habiter ? Mais, oui le Seigneur y demeurera pour toujours.» (Les Psaumes 68/17) Les textes les plus plausibles de la soit disante incarnation résident dans ces paroles de Jésus
« Moi et le Père, nous sommes un. » (Jean 10/30). Et encore
« Celui qui m’a vu a vu le Père. » (Jean 9/14). Ces deux passages rendent-ils compte de sa déification?
II) L’assertion de Jésus : « Moi et le Père, nous sommes un.»
Cette déclaration attribuée à Jésus constitue la plus importante preuve sur laquelle se fondent ceux qui avancent l’idée de la déification du Messie. Ils ont compris qu’il s’agit d’une union réelle annoncée par le fils de Marie devant les Juifs qui ont cru qu’il parlait de sa propre déification. Retournons au texte et replaçons-le dans son contexte. Jésus allait et venait, dans le temple, sous le portique de Salomon, pendant la fête de la Dédicace
[7]. Les Juifs l’entouraient et lui dirent : « Jusqu’à quand vas-tu nous tenir en suspens ? Si tu es le Christ dis-le nous ouvertement. Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon père me rendent témoignage mais vous ne me croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix et je les connais et elles viennent à ma suite. Et moi, je leur donne la vie éternelle, elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher de ma main. Mon Père qui me les a données est plus grand que tout, et nul n’a le pouvoir d’arracher quelque chose de la main du Père. Moi et le Père, nous sommes un.» (Jean 10- 24/30). Le texte depuis son début relate une question symbolique
[8]. Les brebis de Jésus sont ses élèves qui ont cru en lui et il leur donnera la vie éternelle, c’est-à-dire le Paradis. Personne ne pourra les lui arracher, c’est-à-dire les détacher de son chemin et de sa droiture car c’est un don que Dieu lui a octroyé. Nul ne pourra les ôter des mains de Dieu parce qu’il est le plus grand que tout. Dieu et Jésus veulent du bien à ces brebis. La fusion est la même dans le but mais pas dans l’essence.
Corrigeant cette idée d’«assemblage», lors de son cours à propos de cette hérésie, le Docteur Waïn Jordhome, professeur de théologie a écrit « Le passage de Jean 10/30 certifie que le Messie est disposé à accomplir tout ce que le Père lui a ordonné de réaliser et de sauver tous les croyants qu’il lui a donnés, c’est-à-dire que le Messie et le Père sont unis dans le même objectif, mais pas dans leurs natures
[9].» Oui, ils sont liés pour le même but, mais pas dans leurs substances.
L’exégète William Berklay rapporte, en s’appuyant sur d’autres exégètes que : «Le terme se rapporte à ce qui le précède. Jésus, ici, parle du désir d’être sur la bonne voie, sous la protection de Dieu et il montre la Puissance divine et miraculeuse. C’est comme s’il leur disait : “Moi et le Père sommes un pour accomplir toutes ces oeuvres.»[10]
Les juifs dans le couloir de Salomon ont mal interprété les paroles de Jésus – une interprétation à peu
près analogue à celle des Chrétiens – et à cause de cette incompréhension :
«Ils ramassèrent de nouveau des pierres pour le lapider…Ce n’est pas pour une belle œuvre que nous voulons te lapider, mais pour un blasphème parce que toi qui es un homme tu te fais Dieu.» (Jean 31/33) .Jésus a compris qu’ils ont mal compris ses paroles et s’étonna parce que les Juifs connaissent l’emploi des allégories dans les Livres Saints. Aussi, il leur répondit :
«N’a-t-il pas été écrit dans votre loi : J’ai dit vous êtes des dieux ?» (Jean 10/34) reprenant ainsi ce qui a été consigné dans les Psaumes de David :
« Je le déclare ; vous êtes des dieux, vous êtes, tous, des fils du très Haut.» (Les Psaumes 82/6). Comment donc vous vous effarez devant ces paraboles régulièrement utilisées dans votre livre qui a qualifié de dieux les fils d’Israël, d’une façon métaphorique? Le Christ est plus méritant de cette déification symbolique que tous les Juifs :
« Or, Dieu a appelé dieux ceux auxquels la parole fut adressée…A celui que Dieu a consacré et envoyé dans le monde, vous dites : tu blasphèmes, parce que j’ai affirmé que je suis le Fils de Dieu. Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas… » (Jean 10/37)
Ce passage est encore plus limpide dans la version de la Bible de la compagnie de Jésus. Il est ainsi libellé :
« Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre Loi « J’ai dit : Vous êtes des dieux?» Si donc la Loi a nommé dieux ceux qui ont reçu la parole de Dieu… Comment diriez–vous à celui que Dieu a consacré et envoyé au monde : « Tu blasphèmes parce que j’ai dit : je suis le fils de Dieu.» Le père Matthieu le pauvre a commenté le fragment de ce chapitre. Il a écrit : « Jésus s’est appuyé sur le Psaume quatre-vingt-deux (82) où il est dit (
Dieu s’est dressé dans l’assemblée divine au milieu des dieux, il juge… Vous êtes des fils du très Haut.) La révélation céleste, ici, donne à toute l’assemblée qui s’est réunie pour juger les gens sur la base de la parole de Dieu…cela est sa réponse aux Juifs qui ont taxé Jésus de blasphémateur, alors que toutes les personnes qui ont reçu la parole divine sont appelées dans la Loi mosaïque de dieux
[11].
Ainsi et par le biais de cette preuve extraite des Psaumes, Jésus a corrigé aux Juifs d’abord, aux Chrétiens ensuite la mauvaise compréhension littérale de son union avec le Père. Cette façon stylistique de s’exprimer sur le but et la volonté est fréquente dans les textes et en particulier, dans l’Evangile de Jean. Ce denier a fait prononcer à Jésus ce discours à ses élèves :
« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, et qu’ils soient en nous, eux aussi…pour qu’ils soient un comme nous sommes un …Je vis en eux tu vis en moi et c’est ainsi qu’ils pourront être parfaitement un… » (Jean 17-21/23) L’incarnation de Dieu dans Jésus et dans les élèves est tout à fait symbolique, sinon la déification de ceux-là devient nécessaire. Le texte évangélique emploie l’adverbe (comme) qui exprime l’idée de la ressemblance entre les deux parties en question. Le sens général se résume ainsi : comme le Messie et le Père sont un, les élèves, le Messie et le Père sont également un. Cette unité est celle des moyens et de la fin et non point de l’Etre Transcendant avec ses propres créatures. Personne ne dira que les élèves se sont incarnés dans les corps des uns aux autres ou qu’ils se sont intégrés dans celui du Christ. Dans un autre endroit, le même Jean a écrit :
« Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un.» (Jean 17/11) Il voulait dire comme nous oeuvrons pour le même objectif, ils agiront comme nous dans la même direction. Il a encore dit :
« En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous. » (Jean 20/14) Paul, parlant des croyants, a encore répété :
« Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant comme Dieu l’a dit : Au milieu d’eux j’habiterai et je marcherai. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.» (II Epître aux Corinthiens 6-16/17) Le même Paul a mentionné : «
Il y a un seul Dieu, le Père de tous, qui règne sur tous, agit par tous et demeure en tous.» (Lettre aux Ephésiens 4/6). Jésus a confié cette parabole à ses apôtres :
« Je suis la vigne et vous êtes les sarments, celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance.» (Jean 5/15) Il insinuait que celui qui l’aime, obéit à ses prescriptions et croit en lui, gagnera la Vie éternelle.
Ce passage :
« Afin que vous connaissiez et que vous sachiez bien que le Père est en moi comme je suis dans le Père. » (Jean 10/38) a, comme sens véritable, que Dieu lui confère son amour, ses conseils, sa bénédiction et l’empêche de s’égarer. Le Saint Père ne peut loger dans des sanctuaires élevés par ses créatures :
« Et pourtant le Très Haut n’habite pas dans des demeures construites par la main de l’homme.» (Les actes des Apôtres 7/48). Nous rencontrons très souvent cette manière qui exprime l’unité de l’objectif et de la volonté dans de nombreux textes dont cette idée de Paul :
« Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé… Celui qui plante et celui qui arrose c’est tout un…Car, nous travaillons à l’œuvre de Dieu.» (Epître aux Corinthiens (I) 3-6/9). Cet avatar de Paul dans Apollos consiste dans l’objectif commun et non dans leurs êtres respectifs.
Il est mentionné dans la Torah dans la description des deux époux :
« Aussi l’homme laisse-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviennent une seule chair.» (La Genèse 2/24). Il n’est pas question ici des deux corps qui sont devenus un seul, il ne faut donc pas prendre ce passage à la lettre. Matthieu nous a laissé la même opinion :
« Le couple deviendra un seul être. Ainsi, ils ne sont plus deux mais un seul être.» (Matthieu 19/5). C’est donc la même idée exprimée par Jésus quand il disait : «
Moi et le Père, sommes un.» Laban n’a-t-il pas dit à Jacob :
« Tu es sûrement ma chair et mes os.» (La Genèse 29/14). Prenons encore un autre exemple qui symbolise l’unité des élèves dans les moyens employés et le but fixé. L’auteur –Paul - a utilisé un terme qui laisse supposer, en apparence, qu’il s’agit d’un même corps et ce n’est pas le cas :
« De même, bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps dans l’union avec le Christ et nous sommes tous unis les uns aux autres.» (Lettre aux Romains 12/5). Il est également dit :
« Ne savez-vous pas que vos corps sont des parties du corps du Christ?» (Epître aux Corinthiens (I) 6/15). Voir encore : (Samuel (II) 12/19) - (Epître aux Corinthiens (I) 12/27) – (Lettre aux Ephésiens 2/14) et d’autres passages.
Cette allégorie de l’unité de l’objectif et de la volonté se trouve dans le Coran mais jamais personne n’a
prétendu qu’il est question de la dite union. S’adressant à son prophète, Dieu lui apprend que
﴾ ceux qui te prêtent d’allégeance le prêtent plutôt à Dieu[12]﴿L’idée de cette sorte incarnation réelle n’a jamais effleuré l’esprit d’aucun croyant parmi les Musulmans.
III) L’assertion du Christ : « celui qui m’a vu a vu le Père.»
Parmi les plus importantes preuves qu’étalent les Chrétiens à propos de sa déification son assertion :
« celui qui m’a vu a vu le Père.» (Jean14/9) .Ils ont conclu alors que Dieu était Jésus et que quiconque a vu le second a vu le premier. Cette façon superficielle de comprendre est fausse et altérée, elle nous entraîne vers de nombreuses difficultés. Celles-ci sont considérées comme un blasphème intégral à l’encontre de Dieu et une insulte vis-à-vis de Lui alors qu’IL n’a ni défauts ni faiblesses humaines. Si donc les Juifs ont vu le Christ, cette vision veut dire, automatiquement, qu’ils ont vu le Père. Par conséquent, les Juifs en frappant et en crachant sur Jésus ont donc frappé et craché sur le Créateur des cieux et de la terre. (Matthieu 27/30)
Ainsi, le Christ ignore le moment de l’apocalypse et cette ignorance implique que le Père ne la connaît pas, non plus (Voir 13-32/33). Jésus mangeait et buvait (Voir 24-42/43) et – d’après cette logique futile – ces aliments et ces boissons sont consommés et bues par Dieu le Père. Mais est-ce que Dieu le Trop Grand, le Créateur des univers se nourrit, s’abreuve, dégage des excréments et urine? Qu’IL soit Sanctifié et Glorifié.
Cette parole insensée concorde avec l’hérésie d’El-Modalyah ou Ech-Chaklyah, pour ce motif Waïn Jordhome le professeur de théologie en expliquant ce verset (Jean 9/14) a écrit que le Christ tient à nous dévoiler la nature parfaite de Dieu le Père. Cependant afin d’arriver à la bonne compréhension du texte, revenons au contexte qui commence par nous informer que Jésus a dit à ses élèves :
« et après avoir été vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi.» (Jean 14/3). Par le mot place, il entendait le royaume des cieux. Thomas ne l’a pas compris et lui demanda :
« Seigneur, nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions-nous en connaître le chemin?» (Jean 14/5). Thomas a de nouveau mal compris, croyant que le Christ parlait d’une route et d’une excursion réelles. Jésus recorrigea l’intervention de son interlocuteur et lui expliqua qu’il est question d’un déplacement symbolique et non point concret :
« Je suis le chemin et la vérité est la vie.» (Jean 14/6). Il voulait leur inculquer que seul le fait de suivre son chemin et sa religion, leur fait gagner la satisfaction divine et une place au Paradis. Puis Philippe lui a demandé de leur faire voir Dieu. Jésus le brima et lui dit :
« Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi. Les paroles que je vous dis, je ne le dis pas de moi-même ! Au contraire, c’est le Père qui, demeurant en moi, accomplit ses propres œuvres… » (Jean 14/10). Le Christ lui dit : « Comment me poses-tu cette question, ô Philippe, alors que tu es un Juif et que tu sais que personne ne peut voir Dieu. Celui qui m’a vu a vu le Père lorsqu’il a constaté les œuvres du Père - miracles – qu’il a accomplies par mon intermédiaire.»
Ce passage ressemble à celui rapporté par Matthieu :
« Alors, le roi dira à ceux qui sont à sa droite : « Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, recevez le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli…Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? Quand nous est-il arrivé de te voir étranger et de te recueillir… et le roi leur répondra : « En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Matthieu 25-34/40).
Nul, dans le monde ne dira que l’affamé nourri est l’ange en dépit de sa remarque ‘c’est à moi que vous l’avez fait’ mais c’est un genre de rapprochement des idées et non pas une question d’incarnation et de transformation des êtres. Cela ressemble à ce qu’a dit un poète :
Je suis celui que j’aime et celui que j’aime est moi Nous sommes deux âmes incarnées dans un corps Si tu m’as vu, tu l’as également vu Et si tu m’as regardé c’est moi que tu as regardé
Cette parabole est pareille à ce qu’a rapporté Marc : «
Et, Jésus prit un petit enfant, et le plaça au milieu d’eux ; il le serra dans ses bras et leur dit : «Celui qui reçoit un enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même ; et qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé.» (Marc 9-36/37). L’enfant que le Christ a embrassé n’est point le Christ lui-même, de même le Christ n’est point l’Etre Absolu, mais le fils de Marie –que la bénédiction et le salut de Dieu soient sur lui- nous informe que celui qui accueille cet enfant, le fait par obéissance et amour de Jésus, mais encore plus par soumission par rapport à Dieu et à ses ordres. Comme celui qui a vu le Messie c’est comme s’il a vu Dieu ; de même quiconque a accepté Jésus et ses élèves a accepté Dieu – Qu’Il soit Exalté et Glorifié – et enfin toute personne qui les rejette et refuse leur religion n’accepte pas, en réalité, la mission confiée à Jésus. Ce dernier a dit :
« Qui vous écoute m’écoute et qui vous repousse me repousse mais qui me repousse, repousse celui qui m’a envoyé.» (Luc 10/16). La même idée revient :
« Qui vous accueille m’accueille moi-même et qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé.» (Matthieu 10/40). Ainsi donc qui a vu le Christ, c’est comme s’il a vu le Père qui l’a envoyé parce que : «
Les paroles que je vous dis, je ne le dis pas de moi-même ! Au contraire, c’est le Père qui, demeurant en moi, accomplit ses propres œuvres… » (Jean 14/10).
Paul le Juif, avant sa conversion, persécutait avec une violence sans pareille les Chrétiens. Puis lors de sa
prétendue vision du Christ, celui-ci lui dit :
« Saoul, Saoul ! Pourquoi me persécuter…Je suis Jésus que tu persécutes… » (Les actes des apôtres 26-14/15). La réalité est qu’il n’a pas martyrisé le Messie en personne car il ne l’a jamais vu mais il a brimé ses élèves. Celui qui agrée les élèves approuve les idées de leur maître et celles de celui qui l’a envoyé. Nous retrouvons le même exemple dans le reproche adressé au
prêtre Ananias par Pierre. Ce dernier le blâma au sujet de la moitié du prix de vente d’un terrain qu’il a gardée pour lui alors qu’il avait affirmé avoir tout remis aux
prêtres.
« Avant que tu le vendes, il était à toi et après que tu l’as vendu, l’argent t’appartenait, n’est-ce pas ? Comment donc ce projet a-t-il pu te venir au cœur ? Ce n’est pas aux hommes que tu as menti, mais à Dieu.» (Les actes des apôtres 5-4/5). Le mensonge dans ce cas n’est point un mensonge vis-à-vis des hommes mais par rapport à Dieu et cela ne veut pas dire que les hommes et Dieu sont constitués d’une même substance.
Nous rencontrons dans l’Ancien Testament des morceaux qui impliquent l’association dans le jugement entre le Christ et Dieu et exprimés par la vision. Les fils d’Israël refusèrent de reconnaître comme rois les enfants que Samuel, devenu vieux, leur proposa.
« Ils lui dirent : « Te voilà devenu vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Maintenant donc, donne-nous un roi qui nous juge comme toutes les nations.» Il déplut à Samuel qu’ils aient dit donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel intercéda auprès du Seigneur. Le Seigneur dit à Samuel : « Ecoute la voix du peuple en tout ce qu’ils te diront. Ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi.» (Samuel (I) 8-5/7). Leur désobéissance à Samuel est, en réalité, une désobéissance à Dieu. La vision dans l’expression « celui qui m’a vu a vu le Père.» (Jean14/9) est symbolique et concerne la perspicacité et ne peut, en aucun cas, signifier la vision matérielle. Cette finesse est possible pour tout croyant qui vient de Dieu, comme l’a remarqué Jésus :
« C’est que nul n’a vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu.» (Jean 6/46). Il est clair que tous les véritables croyants émanent de Dieu.
« Tout homme qui croit que Jésus est le Christ est enfant de Dieu.» (Jean (I) 5/1). Tous sont arrivés à voir Dieu par la connaissance spirituelle et par la foi. Le passage suivant atteste l’allégorie de la vision :
« Dans peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez.» (Jean 14/19). Il ne parle pas ici d’une vision concrète puisqu’il s’agit de son ascension au ciel. A ce moment personne, ni ses élèves ni les non Chrétiens ne peuvent le voir. Il est donc question d’une représentation par l’esprit basée sur la foi et que le monde des mécréants ne peut concevoir. Matthieu confirme ce point de vue :
« Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père et personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils.» (Matthieu 11/27). L’évangéliste décrit ici la même vision. Il en est de même de ce passage :
« Jésus proclama : « Qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé et celui qui me voit, voit aussi Celui qui m’a envoyé…Je n’ai pas parlé de moi-même, mais le Père qui m’a envoyé m’a prescrit ce que j’ai à dire et à déclarer. Et je le sais ce qu’il ordonne produit la vie éternelle. Ainsi, ce que je dis, je le dis comme le Père me l’a dit.» (Jean 12-44/51).
L’assertion du Christ « celui qui m’a vu a vu le Père.» ne signifie pas que celui qui a vu le fils receveur a vu le Père expéditeur, sauf dans le cas bien
précis où le receveur est lui-même l’expéditeur, ce qui rentre dans le domaine de l’impossible à cause de la grande différence entre les deux, cette dissemblance étant largement remarquée par le Christ en personne.
« Le Père est plus Grand que moi.» (Jean 14/28). Il insiste encore :
« Mon Père qui me les a données (les brebis) est plus grand que tout.» (Jean 10/29). Nul, parmi les Chrétiens n’acceptera de dire que le Père c’est le Fils, mais ils distinguent les hypostases les unes des autres, tout en affirmant qu’elles sont unies dans leur essence. Le père Matthieu le pauvre a écrit : « La foi des Chrétiens dit que les hypostases sont distinctes en Dieu, le Père n’est pas le fils et le fils n’est pas le Père. Chaque hypostase possède sa particularité divine.
[13]» Donc celui qui a vu le fils n’a pas vu le Père.
Jésus vise par sa déclaration :
« Je suis le chemin et la vérité et la vie.» (Jean 14/6).l’attachement à ses prescriptions et à la religion que Dieu l’a chargé de transmettre aux hommes. C’est l’unique moyen qui fait accéder Jésus et les autres prophètes – ses frères - au Paradis, dans le monde éternel. Ailleurs, il est consigné :
« Il ne suffit pas de me dire « Seigneur ! Seigneur ! pour entrer dans le royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.» (Matthieu 7/21) .On ne peut être sauvé que sur la base des bonnes œuvres :
Je vous le dis « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, non, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux… Celui qui dira à son frère ‘fou’ sera passible de la géhenne de feu.» (Matthieu 5-20/23)
Il est certain que l’argumentation par ce communiqué apparent « celui qui m’a vu a vu le Père.» est faible, si nous croyons que la vision concrète de Dieu dans le monde
présent est impossible. Jean le dit :
Personne n’a jamais vu Dieu. (Jean 1/18). Paul reprend :
« Dieu que nul homme n’a vu ni ne peut voir. A Lui gloire et puissance éternelle.» (Timothée (I) 6/16). Il s’agit de la vision par le biais de la perspicacité et de l’intelligence, comme il a été dit plus haut.
IV) L’accompagnement éternel du Christ avec les Chrétiens :
Les gens qui s’acharnent à la déification de Jésus se fondent sur des paroles qu’il a lui-même prononcées et concernant sa
présence au milieu de ses apôtres et après leurs trépas au sein de l’ensemble des Chrétiens. Lors de son ascension au ciel, il a dit :
« Et, sachez-le, je vais être avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.» (Matthieu 28/20) et encore «
Là où deux ou trois s’assemblent en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Matthieu 18/20). Les personnes qui se sont trompées et qui se trompent encore ont compris qu’il s’agit d’une
présence et d’une compagnie réelles. Elles ont considéré cette
présence comme preuve de sa déification. Le Christ, tout comme Dieu, se trouve en tout temps et tout lieu
[14].
A ce stade, nous constatons deux fautes superposées. La première réside dans la compréhension de la
présence vraie de Dieu dans ses créatures et la seconde dans l’entendement de la
présence de Jésus. La Bible ne parle pas d’une
présence véritable de Dieu et du Christ. Dieu – qu’Il soit Exalté – ne pénètre pas dans ses créatures et ne se mélange pas avec elles. Cette
présence est symbolique ; elle consiste dans le triomphe, l’approbation, la droiture dictée au fils de Marie la Vierge pour les donner à ses apôtres qui respectent ses prescriptions. El-Anbâ Grégorius a laissé un commentaire en conclusion de l’Evangile de Matthieu : « Cette
présence n’est pas apparente et matérielle mais allégorique c’est–à–dire qu’il leur a octroyé les dons et les capacités.»
Les textes de la Bible se rapportant à cette sorte d’incarnation allégorique sont fort nombreux. Ici, c’est Yahaziël fils de Zekaryahou qui demande aux Juifs de ne pas fuir devant l’ennemi :
« Présentez-vous, arrêtez-vous et regardez la victoire du Seigneur en votre faveur. Juda et Jérusalem, ne craignez pas et ne vous effrayez pas ! Demain sortez au–devant d’eux et le Seigneur sera avec vous. » (Les Chroniques (II) 20/17) Là, c’est Moïse qui les encourage à affronter l’adversaire
« Car c’est le Seigneur votre Dieu qui marche avec vous, afin de combattre pour vous contre vos ennemis, pour venir à votre secours. » (Le Deutéronome 20/4) Dieu est avec vous pour leur
prêter aide et assistance, mais il n’est pas descendu du ciel et ne se tient pas debout en leur milieu. La
présence de Dieu aux côtés des enfants d’Israël entraîne une
présence de ces derniers devant Dieu, concrétisée par l’obéissance à ses prescriptions et par le témoignage d’une humilité sincère à son égard. Azaryahou fils d’Oded les sermonne :
« Le Seigneur est avec vous, quand vous êtes avec lui. Si vous le cherchez, il se laisse trouver par vous ; mais si vous l’abandonnez, il vous abandonne. » (Les Chroniques (II) 15/2) Tous ces exemples montrent que la
présence est allégorique
[15].
Le Christ a nié sa
prétendue
présence réelle lorsqu’il informa ses élèves qu’il quittera bientôt la terre et qu’il ne restera plus avec eux :
« Car vous avez toujours des pauvres avec vous mais moi vous ne m’aurez pas toujours avec vous.» (Matthieu 26/11) Il a dit encore :
« Je suis avec vous pour un peu de temps encore, puis je m’en irai auprès de celui qui m’a envoyé. » (Jean 7/33) Il a averti :
« Je ne suis plus dans le monde…. » (Jean 17/11) Sa
présence avec eux est symbolique et immatérielle, tout comme Paul l’a dit aux Colossiens :
« Même si je suis absent de corps, je suis à vos côtés en esprit et je suis heureux de vous voir tenir bon et rester solides dans votre foi au Christ.» (Les Colossiens 2/5) Parmi les autres preuves apportées par les Chrétiens pour consolider la déification de Jésus ce verset que Paul a avancé
Le Christ est l’image même de Dieu. (Les Corinthiens (II) 4/4) Le même auteur a écrit :
Le Christ possédait depuis toujours la condition divine, mais il n’a pas voulu demeurer de force l’égal de Dieu. Au contraire, il a, de lui-même, renoncé à tout ce qu’il avait et il a pris la condition de serviteur. Il est devenu homme parmi les hommes. (Les Philippiens 2-6/7) Paul insiste encore et redit :
Le Christ est l’image visible du Dieu invisible. Il est le fils premier-né supérieur à tout ce qui a été créé. (Les Colossiens 1/15)
Ces descriptions proviennent de Paul qui n’a pas eu l’honneur de connaître et donc de voir le fils de Marie. Il ne tient pas ces représentations de la part des élèves du maître. D’ailleurs, ni ces derniers ni les Apôtres n’ont utilisé des expressions pareilles, ce qui permet suffisamment de laisser le doute planer sur de telles assertions. Ensuite, l’image est différente de l’Etre. L’image de Dieu signifie son délégué chargé de transmettre son message aux hommes. C’est Paul lui-même qui le dit :
L’homme n’a pas besoin de se couvrir la tête parce qu’il reflète l’image et la gloire de Dieu. Mais la femme reflète la gloire de l’homme. (Les Corinthiens (I) 11/7) Il veut dire, ici, que le pouvoir divin a été donné à l’homme au dépens de la femme.
Le fait que Jésus est à l’image de Dieu ne peut entraîner l’idée de sa déification, car Adam – selon la Bible – est également à cette image. Il est enregistré dans le livre de la Genèse :
Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa. (1-26/27). Si les Chrétiens persistent à confondre l’image du Christ à sa déification, c’est qu’il existe dans la Bible des livres qui les induit en erreur. Esaïe a écrit :
« Que toutes les nations à la fois se rassemblent afin que vous puissiez comprendre et avoir foi en moi …avant moi ne fut formé aucun dieu et après moi, il n’en existera pas. C’est moi qui suis le Seigneur, en dehors de moi pas de sauveur.» (Esaïe 43- 9/11) VI) La prosternation devant le Christ :
Les Evangiles parlent de certains des contemporains de Jésus qui se sont prosternés devant lui. Les Chrétiens voient dans cet acte un signe de sa déification et un justificatif de sa vénération. Le père d’une jeune fille agonisante se prosterna devant lui
Comme il leur parlait ainsi, voici qu’un notable s’approcha et prosterné, il lui disait …… (Matthieu 9/18), tout comme le lépreux
Alors un lépreux s’approcha, se mit à genoux devant lui…(Matthieu 8/2) et les astrologues babyloniens :
Ils se mirent à genoux pour adorer l’enfant puis ils ouvrirent leurs bagages et lui offrirent des cadeaux. (Matthieu 2/11)
Pierre a refusé à Cornélius de se prosterner devant lui et le lui reprocha vivement :
« Lève-toi, car je ne suis qu’un homme, moi aussi ! » (Matthieu 10/25). L’apôtre a considéré la prosternation comme un culte réservé à Dieu uniquement. Mais, comme Jésus ne l’a pas rejetée, les fidèles de sa religion étalent cette acquiescement comme preuve de sa déification. Certes, la prosternation est une marque de piété, mais cela ne veut pas dire qu’elle strictement un signe religieux. Il y a des prosternations de glorification. Abraham s’est courbé jusqu’à terre devant les fils de Heth.
Abraham se leva pour se prosterner devant le peuple du pays, les fils de Heth. (La Genèse 23/7). Son petit-fils Jacob avec ses épouses et sa progéniture l’ont imité devant Esaü fils d’Isaac :
Jacob lui-même passa devant eux et se prosterna sept fois à terre jusqu’à ce qu’il se fût approché de son frère…Les servantes s’approchèrent, elles et leurs enfants, puis se prosternèrent. Léa s’approcha aussi avec ses enfants, ils se prosternèrent. Puis Joseph s’approcha avec Rachel et ils se prosternèrent aussi. (La Genèse 33-3/7)
Bien après eux, Moïse se prosterna devant Jéthro, son beau-père, venu du pays de Madiân pour lui rendre visite.
Moïse sortit à la rencontre de son beau-père, se prosterna et l’embrassa. (L’Exode 18/7) .Les frères de Joseph se sont inclinés devant lui, non pas par piété mais en signe de panégyrique.
Les frères de Joseph arrivèrent et se prosternèrent devant lui, face contre terre. (La Genèse 42/6) Cette coutume était déjà répandue chez les fils d’Israël :
Après la mort de Yehoda, les chefs de Juda vinrent se prosterner devant le roi qui, alors, les écouta (Les Chroniques (II) 24/18) De tels passages sont très nombreux et n’expriment que la déférence de ceux qui se sont prosternés devant le fils de Marie. Des polythéistes allaient se prosterner devant Paul et Pierre parce qu’ils les avaient vu accomplir des miracles. Ils risquaient de les prendre pour des dieux et c’est justement pour ce motif qu’ils avaient refusé catégoriquement cette prosternation.
[1])
Le Christianisme : naissance et développement – Page 50
[2]) Voir :
a)
Ô gens du livre rejoignez-nous à une parole identique de Raouf Chalabî-P :263/264
b)
Issa, prophète de l’Islam de Souleïmane Moufassir 44/47
c)
Le Christianisme : naissance et développement – Page : 50
[3])
Exégèse de l’Evangile de Matthieu du père Matthieu El-Meskine – «Pourquoi Jésus nous a-t-il dissimulé cette énigme? Pourquoi ne nous déclare-t-il pas franchement sa déification? Pourquoi nous cache-t-il sa
prétendue sa
prétendue nature divine avec ce surnom qu’il vocifère à ceux qui le déifient qu’il est homme et fils de l’homme?» - Page : 147
[4]) Ce sont les hommes bienheureux qui ressusciteront de la mort et seront jugés positivement. (Voir Luc 20/35)
[5]) Les Juifs tenaient à se débarrasser de Jésus pour plusieurs raisons, car ils l’enviaient et ils le lui ont bien prouvé quand ils ont dit : «
Tout le monde s’est mis à le suivre.» (Jean 12/19) Pilate s’est rendu compte qu : «
il savait bien que les chefs des prêtres lui avaient livré Jésus par jalousie.»(Marc 15/10) Leurs nombreuses tentatives de le condamner et de le tuer ne sont que des
prétextes de leurs mauvaises intentions.
[6]) Elie était en route avec son fils Elisée vers la ville de Jéricho. (TOB) –Page 430
[7]) Fête célébrée à Jérusalem vers la fin de décembre pour commémorer la purification du temple. Celle-ci suivit la victoire remportée par Judas Maccabée sur le roi de Syrie, Antiochus. (TOB- Page 1570) (N.T)
[8]) Le moine Jeams Anîs pense qu’il faut que les textes soient expliqués symboliquement si le livre est plein de métaphores que l’on ne peut expliquer du mot à mot. Que faire devant une situation pareille alors que le livre renferme des idées allégoriques. (Voir le livre :
La science ordonnée de la déification- Page 713)
[9])
Comment pensent les évangélistes sur les bases de la foi chrétienne de Waïn Jordhome – Page : 202.
[10]):
Exégète des Evangiles de Luc et de Jean de W. Berkley.
[11])
Exégète de l’Evangile de Saint Matthieu - du père Matthieu le pauvre – Tome : 1 – Pages :643/644.
[12]) Portion du verset 10 de la sourate El-Fath
[13]) Exégèse de l’Evangile de Jean par Matthieu Le pauvre – T : 1 – Page : 35.
[14]) L’Islam exempte Dieu de l’incarnation dans ses créatures, IL leur est différent. Son Savoir, sa Puissance et son Ouïe connaissent tout. Rien ne LUI échappe, ni sur terre, ni dans les cieux. IL n’a pas besoin de intégrer Son Etre Très Haut au milieu de Ses créatures. (L’auteur du livre)
[15]) Pour de plus amples renseignements au sujet de l’accompagnement du soutien, du triomphe et des
prêches : voir : (La Genèse 21/48) (L’Exode 10/10) (Les Chroniques I 22/18) (Jérémie 11/42) et autres.