Les textes qui rejettent la déification de Jésus
Les vérificateurs pensent que les circonstances vécues par Jésus tout le long de sa courte vie repoussent la conviction des Chrétiens qui voient en lui Dieu ou le Fils de Dieu. Le Dieu ne peut être enfanté, circoncis et frappé, IL ne mange pas, ne boit pas ….et ne connaît pas la mort.
L’affirmation des Chrétiens que ces actes émanent de son côté humain et non de sa nature divine est refusable car ils ne disent pas que Dieu s’est personnifié dans Jésus comme une gandoura ou un turban qu’il peut mettre ou enlever. Ce qui provient de lui découle du Dieu personnifié, comme ils le disent, autrement ils seront obligés de reconnaître qu’il est un homme, ce qui est la stricte vérité.
Aghanatius, dans son épître aux Romains, a écrit : « Permettez-moi de ressembler aux douleurs de mon Seigneur.» Le moine Origène (vers 186 à 254) qui s’est châtré pour gagner le royaume des cieux, a enregistré dans son exégèse de l’épître aux Romains : « A cause de la fusion du Verbe et du corps, tout ce qui se rapporte au corps concerne également le Verbe et tout ce qui touche le Verbe sera attribué au corps.
[1]» On peut dire que le Verbe, incarné dans le corps, avait mangé, bu, dormi et souffert. Quiconque attribue ces actes au seul corps aura menti. Les deux métropolitains Youcef Rayâ et Kirlîs Bastrous ont écrit : « Nous pouvons dire clairement que Dieu a pris une forme humaine, qu’il a été enfanté , qu’il a eu faim et soif, qu’il a souffert, qu’il est mort, qu’il a été ressuscité et qu’il est monté au ciel.
[2]»
Parmi les personnes qui parlent d’une seule nature et rejettent l’hérésie de la double nature, figure le pape Athanase (vers 295 à 373). Il a formulé, lors du concile de Nicée, la loi de la foi : « Ce Dieu unique est fils de Dieu par l’Esprit et fils de l’homme par le corps. Le fils unique n’a point deux natures. Nous serons obligés, dans ce cas, de nous prosterner devant l’une (la divine) et pas devant l’autre (l’humaine). Le Dieu personnifié a une seule nature, nous devons nous prosterner une seule fois devant son corps.» Il répétait très souvent : « Le Fils de Dieu est lui-même le fils de l’homme et le fils de l’homme est lui-même le Fils de Dieu.
[3]»
Saint Grégorius, évêque de Naïsis (mort en 395), dans le cadre de son explication du verset (Voici mon fils que j’aime.) a noté : « Ne réclamez pas de père pour lui sur terre, ne demandez pas pour lui une mère dans les cieux, n’établissez pas de différence entre ses deux natures divine et humaine. Si tu vois mon fils avoir faim ou soif, dormir ou souffrir….ne crois pas que cela concerne son seul corps sans son côté divin. Si tu vois mon fils guérir les malades, soigner les lépreux par la parole et faire des yeux avec de l’argile, ne pense pas que cela est du seul ressort de sa nature divine sans son aspect corporel car les oeuvres miraculeuses n’émanent pas d’une nature et les œuvres habituelles proviennent de l’autre.
[4]» Saint Jean appelé – Chrysostome dit bouche d’or – (vers 344 à 407) a dit : « Les deux natures divines et humaines se sont assemblées complètement en Jésus au point de pouvoir affirmer : cet homme est Dieu.
[5]» Saint Cyrille pape d’Alexandrie (vers 380 à en 444) et guide de l’Eglise pendant le concile d’Ephèse en 430, dans une lettre à l’empereur Théodose II a écrit : « Nous ne séparons pas la nature humaine de Jésus de sa nature divine, nous ne dissocions pas le Verbe du corps après cette union inintelligible que nous ne pouvons pas expliquer. Nous reconnaissons que Jésus l’unique jouit de deux natures réunies en un seul et composé des deux. Il ne s’agit ni de leur destruction ni de leur mélange mais bien d’un assemblage, noble et parfait, effectué d’une manière merveilleuse.
[6]» Il disait également : « Jésus le Messie est l’un des trois membres de la Sainte Trinité, sa nature humaine est unie avec sa nature divine, il n’est donc pas question de leurs disjonctions. Kirs Lis est l’un des plus célèbres partisans du concept (Le Dieu a souffert)
THEOPASCHITES, dans le douzième de ses mandements qu’il a publiés, a enregistré : « Est mécréant celui qui nie que le Verbe Dieu a souffert dans son corps, qu’il a été crucifié dans son corps, qu’il a goûté la mort dans son corps et qu’il a été le premier des dormeurs.» Il est convaincu que l’association des deux natures fait partie des Attributs de Dieu et de Ses Particularités. Il a affirmé : « Sa nature divine ressent les mêmes impressions et les mêmes sentiments que sa nature humaine et participe avec elle dans toutes ses œuvres. Si sa nature humaine souffre, sa nature divine endure des tortures analogues à cause de la liaison trop forte entre les deux essences. Aussi insiste t-il – Cyrille - sur le fait que le corps du Christ mérite la vénération et par conséquent la prosternation. Il a encore mentionné : « Le corps particulier de Jésus le Messie, le Fils unique est digne de la prosternation devant lui.
[7]» L’anbâ Grégorius rapporte au sujet de son successeur, le pape Dioscore I et vingt-cinquième patriarche de l’Eglise orthodoxe d’Alexandrie (mort en 457) cette affirmation : « La nature divine du Christ ne s’est pas mélangée avec sa nature humaine, elles ne se sont pas mêlées et ne se sont pas changées l’une en l’autre. Elles se sont unies, non point pour s’assembler et s’accompagner, mais pour s’unir dans le vrai sens du mot. Si les deux natures se sont donc liées, elles formeront l’Unité. Dorénavant, il ne sera plus question de parler de deux natures, autrement cette union ne sera ni juste ni vraie.
[8]»
L’évêque de Constantinople, Proclus (mort en 435) dans sa célèbre lettre adressée aux cadres de l’Eglise d’Arménie pour enlever le doute de leurs esprits a écrit : « La nature divine du Christ s’est associée avec la faiblesse de sa nature humaine, c’est-à-dire qu’il a souffert et a connu effectivement les souffrances, la tristesse et la mort du corps. Celui qui a subi des douleurs morales et physiques, qui a eu soif et faim et qui en fin de compte, mourut puis ressuscita d’entre les morts est bien Jésus-Christ, c’est bien le Verbe personnifié, c’est-à-dire le deuxième membre de la Trinité.
[9]» Selon cette version, on peut dire que la séparation des deux natures dans le Christ est mentale et ne peut être réelle. Il n’est pas juste que des personnes étonnées par les nombreuses images du Messie s’y attachent. L’union des deux natures empêche de la
présenter comme preuve, le pape Cyrille l’a nommé le pilier de la religion, il a proclamé : « Nous ne permettons pas la séparation des deux natures, nous enseignons seulement la distinction spirituelle entre elles.
[10]»
Ainsi, la conviction chrétienne exprimée par la célèbre locution (
Une des trois hypostases de la Trinité a souffert dans son corps) n’est point une hérésie mais bien une croyance que les Pères de l’Eglise et, en particulier Origène, Athanase et Cyrille, ont adoptées avant le grand schisme qui a suivi le concile de Chalcédoine en 451. Cette croyance se perpétua avec les moines Es-Saqisîne et le savant africain Folonjus, elle fut reconnue lors du concile de Constantinople en 553. Le pape Jean II
[11] en informa l’empereur Justinien et le sénat de Romain
[12].
Les Orthodoxes orientaux (les Coptes d’Egypte et d’Ethiopie) parlent, de notre époque, d’une seule nature du Christ. Ils rejettent la notion des deux natures qui est, à leurs avis, opposée à l’une des plus importantes certitudes chrétiennes, à savoir la crucifixion de Jésus pour le salut du genre humain. Ils ne partagent pas l’assurance des Catholiques et des Protestants qui affirment que c’est la nature humaine de Jésus qui a été crucifiée sans sa nature divine. Dans ces conditions « Si le Messie a deux natures après leur union, il serait logique de dire que le salut recherché s’est déroulé par le biais de son corps car c’est ce corps qui a subi la crucifixion. Pour cela, cette façon de mourir du Christ ne peut entraîner la félicité éternelle des hommes puisque celui qui est mort pour le monde n’est qu’un homme simplement.
[13]» Sa seule nature humaine est insuffisante pour sauver tous les êtres humains car elle est limitée, elle ne peut effacer les péchés illimités. Ceux-ci, pour être supprimés, ont besoin d’un Sauveur à la puissance sans borne et cela implique que les deux natures du crucifié se sont unies en une seule nature.
Nous pouvons comprendre cette
prétendue relation des deux natures en méditant à propos de deux actes opposés exécutés en une seconde par le fils de Marie. Le premier concerne sa nature humaine et le second se rapporte à sa nature divine. C’est le miracle de la femme qui souffrait des pertes de sang durant douze ans :
Elle s’approcha de Jésus par derrière et toucha le bord de son vêtement. Aussitôt, sa perte de sang s’arrêta. Jésus demanda : « Qui m’a touché par derrière ? » Tous niaient l’avoir fait et Pierre lui dit : « Maître, la foule t’entoure et te presse de tous côtés. » Mais Jésus dit : « Quelqu’un m’a touché car j’ai senti une force sortir de moi.»(Luc 8-44/47) Les Chrétiens lui attribuent la déification parfaite et la nature humaine complète, avec la première il a guéri la malade et n’a pas su par la seconde qui l’a touché et tout cela en une fraction de seconde.
Ce cas que nous relatons ne veut pas dire que nous adhérons à cette croyance de l’union qui a entraîné l’apparition d’un Messie possédant une seule nature dans laquelle se sont associés le côté humain et le côté divin. Cette conviction est aussi étrange que le concept des deux natures. Il suffit pour l’anéantir d’imaginer un mélange absolu de deux éléments de la matière, l’acide et le sucré. Ce brassage peut être équilibré, ou au contraire inégal, dans le goût. Mais l’association – suivant la notion des Chrétiens – exige de l’être qui subit cette union qu’il soit, en même temps, acide et sucré afin de réaliser ses deux natures humaine et divine durant toute sa vie terrestre. Plusieurs dizaines de textes évangéliques rappellent la faiblesse humaine de Jésus, ils évoquent son refus d’être déifié et annulent les motifs de ceux qui le déifient. Il existe quatre catégories de ces raisons :
A) La première catégorie :
Ce sont les textes qui démontrent l’incapacité de Jésus et son renoncement à être Maître Suprême et Dieu, par conséquent il n’est pas un homme achevé ni un Dieu intégral, il était tout simplement un homme, comme le reconnaît une certaine minorité de Chrétiens. Des textes pareils abondent. Parmi ces derniers, sa reconnaissance de ne pas savoir la date du Jour du Jugement Dernier : (Voir Luc 8-44/47)
« Cependant personne ne sait quand viendra ce jour ou cette heure, pas même les anges dans les cieux, ni même le Fils, le Père seul le sait.» (Marc 13/32) Comment donc la grande la majorité des Chrétiens lui attribuent la déification alors que les Qualités de Dieu, entre autres, consistent dans le fait de connaître l’avenir. L’avènement de cette heure n’est point l’unique sujet de son incapacité : il ignore aussi tout ce qu’il n’a pas vécu ou vu, à l’exception de ce Dieu lui apprend. Lorsqu’il se
préparait à faire renaître à la vie Lazare, il demanda :
Jésus en fut profondément ému et troublé et il demanda à Marie : « Où l’avez-vous mis ? » (Jean 11/33) A l’homme qui est venu le supplier de guérir son fils, il a dit :
Jésus demanda au père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il?» Et le père répondit : « Depuis sa petite enfance.» (Marc 9/21)
Tout en accomplissant ses miracles surnaturels, il ne cessait de faire allusion à son besoin de son Seigneur et à son impuissance de réaliser ces prodiges sans l’intervention de Dieu :
Je ne peux rien faire par moi-même, je juge d’après ce que Dieu me dit et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas à faire ce que je veux, mais ce que veut celui qui m’a envoyé. (Jean 5/30) Il affirme cette pensée :
Jésus leur dit alors : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez que je suis qui je suis ; vous reconnaîtrez que je ne fais rien par moi-même ; je dis seulement ce que le Père m’a enseigné.» (Jean 8/28) Dans un autre passage, s’adressant aux Juifs il leur dit
Jésus reprit la parole et leur dit : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : le Fils ne peut rien faire par lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père. Tout ce que le Père fait, le fils le fait également.» (Jean 5/19)
Le Messie ne détient pour lui-même, et à plus forte raison, pour les autres encore, ni le bien ni le mal, sauf dans le cas où Dieu l’enveloppe de Sa Miséricorde. Il se trouvait effectivement dans le premier cas lorsque la mère des deux fils de Zébédée qui faisaient partie de ses élèves, est venue le voir :
« Que désires-tu, lui demanda Jésus?» Elle lui répondit : « Promets-moi que mes deux fils que voici siègeront, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche…Jésus lui répondit : « Mais ce n’est pas à moi de décider qui siègera à ma droite et à ma gauche, ces places sont à ceux pour qui mon Père les a préparées.» (Matthieu 20-20/22) La Bible a largement décrit le côté humain de Jésus.
« Voici mon serviteur que j’ai choisi, dit Dieu.» (Matthieu 12/18) et dans le livre des actes des apôtres il est enregistré :
« Le Dieu de nos ancêtres a manifesté la gloire de son serviteur Jésus… , il était saint et juste.» (Les actes des apôtres 3-13/14) Dans le même recueil il est consigné :
Ainsi Dieu a fait apparaître son serviteur pour vous d’abord …..(Les actes des apôtres 3/26) et dans un autre morceau il est dit :
Ton saint serviteur Jésus. (Les actes des apôtres 4/30)
Certaines traductions arabes modernes dont la fândîque est la plus célèbre, le terme (serviteur) a été remplacé par le mot (jeune homme) qui fait croire la servitude à Dieu ou la filiation alors que la version des pères de la compagnie de Jésus et les autres internationales ont conservé le vocable (serviteur). La Bible anglaise, elle, a utilisé la locution (servant).
Pour éclaircir des expressions qui laissent deviner d’autres idées, prenons comme exemple ce qu’a écrit Matthieu :
Il en fut ainsi afin que se réalisent ces paroles du prophète Esaïe : « « Voici mon serviteur[14] que j’ai choisi, dit Dieu, celui que j’aime et en qui je mets toute ma joie. Je ferai reposer mon esprit sur lui et il annoncera aux nations le droit que j’instaure.» (Matthieu 12-17/18) Alors qu’Esaïe a employé le mot (serviteur), Matthieu, lui, l’a remplacé par (mon jeune homme)
Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu que j’ai moi-même en faveur, j’ai mis mon esprit en lui. Pour les nations, il fera paraître le jugement… (Esaïe 42/1) B) La seconde catégorie :
C’est la série de textes qui décrit les états et les situations de Jésus et communs à tous les êtres humains tels que le manger, le boire, la vénération de Dieu, l’humilité et bien d’autres….
Les vérificateurs ont étudié sa biographie comme les Evangiles l’ont exposée. Ils l’ont commencée depuis l’annonce révélée à sa mère en passant par sa grossesse puis sa naissance dans une auge, emmailloté dans des langes, puis sa circoncision. Ensuite ils ont vu le petit garçon grandir et participer à l’instruction avec des élèves de son âge, ils ont détaillé son baptême par Jean le baptiste et enfin sa
prétendue mort sur la Croix après avoir eu peur et après avoir imploré Dieu pour lui éviter un sort pareil. Ils ont constaté que Jésus n’a rien de différent par rapport aux autres humains. Il a été enfanté et a mûri, il a mangé et bu puis il est mort. Il n’est doté d’aucune particularité divine qui le différencie des autres hommes. Il a vu le jour par le canal du vagin d’une femme :
Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le jour de la naissance arriva (Luc 2/6) Il a tété ses seins :
Jésus venait de parler ainsi, quand une femme s’adressa à lui du milieu de la foule : « Heureuse, la femme qui t’a porté en elle et qui t’a allaité.» (Luc 11/27) Marie qui a mis Jésus au monde, qui s’est occupée de sa propreté, de son allaitement et de son éducation savait-elle qu’il était Dieu ou bien ignorait-elle ce que les Chrétiens surent après cela
[15]? Huit jours après sa naissance, il fut circoncis :
Le huitième jour après la naissance, le moment vint pour circoncire l’enfant, on lui donna le nom de Jésus. (Luc 2/21) Celui qui l’a circoncis pensait-il qu’il pratiquait l’opération à un dieu? Qu’est-il advenu du
prépuce qui a été enlevé? Le côté divin de ce
prépuce s’est-il évaporé en se séparant du Dieu incarné? Ou bien a-t-il gardé cette singularité dans les cas de sa perte ou de son enterrement?
Jean-Baptiste l’a baptisé dans le fleuve du Jourdain :
Alors, Jésus vint de la Galilée au Jourdain, il arriva auprès de Jean pour être baptisé par lui. (Matthieu 3/13) Le baptiste, ce faisant, savait-il qu’il baptisait Dieu, le baptême étant, comme le dit Matthieu, la purification du pécheur.
Ils confessaient publiquement leurs péchés et Jean les baptisait dans le Jourdain…. Moi je vous baptise avec de l’eau en vue de la conversion … Alors, Jésus vint de la Galilée au Jourdain, il arriva auprès de Jean pour être baptisé par lui. (Matthieu 3-6/14) Dieu est-il coupable au point de rechercher l’absolution de ses infractions? Le Messie a connu tous les états et toutes les difficultés auxquels les hommes sont exposés.
Mais Jésus dormait (Matthieu 8/24) Il éprouvait la fatigue
Jésus était fatigué du voyage (Jean 4/6) Il avait besoin d’un âne et il envoya deux de ses élèves le chercher car :
Le Seigneur en a besoin,
mais il le renverra ici sans tarder (Marc 11/3) Il s’effrayait à cause de ce qu’il lui arrivait
Il commença à ressentir de la frayeur et de l’angoisse. (Marc 14/33) et des fois, la tristesse et l’angoisse s’emparaient de lui :
Il commença à ressentir de la tristesse et de l’angoisse (Matthieu 26/37) puis puisque les humains se sont habitués à pleurer quand ils prennent conscience de leur faiblesse et de leur abattement,
Jésus pleura. (Jean 11/35)[16]
Le fils de Marie fit face aux complots ourdis contre lui par ses adversaires. Le diable, par exemple, tenta vainement de le séduire, il le fit monter sur une haute montagne, lui montra tous les royaumes des hommes.
Le diable emmena Jésus plus haut, lui fit voir en un instant tous les royaumes de la terre et lui dit : « Je te donnerai toute cette puissance et la richesse de ces royaumes ; tout cela m’a été remis et je peux le donner à qui je veux. Si donc tu te mets à genoux devant moi, tout sera à toi.» Jésus lui répondit : « L’Ecriture déclare : Adore le Seigneur, ton Dieu et ne rends de culte à personne.» (Luc 4-6/8) Il fut giflé et insulté :
A ces mots, un des gardes qui se trouvait là donna une gifle à Jésus. ((Jean 18/22) Il ne put se défendre si ce n’est que par la parole parce qu’il était ligoté
Ils s’emparèrent de Jésus et le ligotèrent (Jean8/12) Jésus une faim démesurée et
Le lendemain matin, tandis qu’il revenait en ville, Jésus eut faim. (Matthieu 21/18) et il lui arrive, parfois, de sentir le besoin de boire :
Il dit : « J’ai soif» (Jean 19/28)
Il a donc mangé et bu, il a désaltéré sa soif et a apaisésa faim.
Avez-vous quelque chose à manger?» Ils lui donnèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. (Luc 24-42/43) Les aliments qu’il consommait et les boissons qu’il buvait aidaient à son développement et permettaient à son corps de s’affermir.
L’enfant grandissait et se fortifiait (Luc 2/40) Cette croissance concernait et son corps et son esprit.
Jésus progressait en sagesse et se rendait agréable à Dieu et aux hommes (Luc 2/52) La nourriture participait à sa maturation physique, l’instruction au Temple et la fréquentation des maîtres agissait sur son intelligence.
Ils le découvrirent dans le temple : il était assis au milieu des maîtres de la Loi, les écoutait et leur posait des questions. (Luc 2/46) La consommation d’aliments implique une turpide vile qu’il ne sied pas de citer lorsqu’on parle de la déification et de sa magnificence : il s’agit des faits d’uriner et de rejeter les excréments, Dieu qu’IL soit Exalté et Sanctifié est indemne de ces actes propres aux hommes. IL l’a bien explicité aux esprits des gens sensés :
﴾L’Oint, fils de Marie n’est qu’un envoyé que d’autres envoyés ont précédé. Sa mère était une femme véridique. Ils prenaient tous les deux de la nourriture.[17]﴿Tous ceux qui se nourrissent et boivent des boissons ont un besoin vital de dégager ce qu’ils ont absorbé et il ne convient pas d’attribuer des faiblesses humaines pareilles à Dieu, IL ne peut ressembler à aucune de Ses créatures dans leur vulnérabilité.
Les Evangiles parlent de la tristesse de Jésus la nuit de la crucifixion, il lui arrivait de répéter assez souvent, à ses disciples :
« Mon cœur est plein d’une tristesse mortelle.» (Marc 14/34) mais quand la mélancolie dépassait les limites, un ange du ciel venait pour le revitaliser (Voir Luc 22/43). Puis lorsqu’il fut placé sur la croix, selon les Evangiles, il eut peur et cria :
« Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné? (Marc 15/34) et toujours d’après les Evangiles, il succomba. Mais est-ce qu’un Dieu meurt?
Mais Jésus poussa un grand cri et mourut. (Marc 15/37) Cependant avant d’attendre une réponse, certains nous rétorqueront froidement que c’est la nature humaine qui est morte et non pas la divine. Mais rappelons au cher lecteur que celui qui est décédé sur la croix est le Fils de Dieu et non le fils de l’homme, conformément à ce verset :
Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas mais qu’il ait la vie éternelle. (Jean 3/16) L’évêque Tertullien, au troisième siècle, n’a pas trouvé de justificatif pour cette absurdité que de dire : « Le Fils de Dieu est, certes, mort et cela est illogique, la raison ne peut l’accepter. Il fut inhumé parmi les morts et c’est là une vérité certaine et pourtant impossible.
[18]» En dépit de cette reconnaissance, Tertullien et les Chrétiens après lui restent attachés à cette contradiction.
Les Evangiles nous ont fait part de son humilité et de sa soumission à Dieu :
Mon Père, si c’est possible, éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois, non comme je veux, mais comme tu veux. (Matthieu 26/39): et
Il s’en alla dans un endroit isolé et là il se mit à prier. (Marc 1/35) Luc nous a décrit sa façon de prier :
Il se mit à genoux et pria. (Luc 22/41) Un certain soir, avant de tester ses disciples :
En ce temps-là Jésus monta sur une colline pour prier et y passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples. (Luc 6/12) Pour qui le Dieu priait-il, seul et durant toute une nuit? Priait-il pour Lui-même ou pour le Père incarné en lui? Sa vénération dans cet état est-elle acceptable? Pourquoi délaisserons-nous l’adoration de Celui qui doit être Adoré pour adorer l’adorateur. Il se cachait pour prier et sa sueur coulait comme du sang qui vient de jaillir :
Saisi d’angoisse, Jésus priait avec encore plus d’ardeur. Sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terre. Après avoir prié, il se leva et revint vers les disciples. (Luc 22/44)
Jean la bouche d’or a enregistré : « Qui ne sera pas impressionné à la vue de Dieu agenouillé et en train de prier?
[19]» Dans son Evangile, Jean a souligné les marques de la déférence et de la demande d’aide exprimées par Jésus à l’égard de son Seigneur, lors de sa tentative de ressusciter Lazare :
Jésus leva les yeux vers le ciel et dit : « Père, je te remercie de m’avoir écouté. Je sais que tu m’écoutes toujours, mais je le dis à cause de ces gens qui m’entourent afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. (Jean 11-41/42) L’humilité et l’adoration comptent parmi les signes de la piété, il est donc impensable de les attribuer à Dieu ou celui qui est uni avec Lui. Paul parle du triomphe du fils de Marie sur tout, la mort comprise, ensuite il décrit ses attitudes humbles devant Dieu :
Lorsque toutes choses auront été soumises au Christ, alors lui-même, le Fils se soumettra à Dieu qui lui aura tout soumis ; ainsi Dieu régnera parfaitement sur tout. (Les Corinthiens (I) 15/28) Enfin, le trait qui atteste son humanité, c’est son affirmation catégorique qu’il entrera, lui et ses disciples, au Paradis que Dieu a promis aux croyants. Ses disciples mangeront et boiront avec lui pendant son dernier jour sur terre.
« Il y a beaucoup de place dans la maison de mon Père… Et après être allé vous préparer une place… afin que vous soyez, vous aussi, là où je suis.» (Jean14-2/3) Il a également dit
« Dès maintenant, je ne boirai plus de ce vin jusqu’au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le royaume de mon Père.» (Matthieu 26/29) Il est clair que
le royaume de mon Père veut dire le Paradis où il rencontrera de nouveau les disciples et où il boira en leur compagnie. Prendra-t-il une seconde fois la forme du corps humain? Quel sera alors l’intérêt de cette transfiguration dans l’Au-delà? Ou bien apparaîtra-t-il comme un être humain normal qui mangera au Paradis, comme tous ses semblables? En résumé, voici des paroles qu’il a prononcées à son sujet :
« Je vous ai dit la vérité que j’ai apprise de mon père.» (8/40) S’il avait été un Dieu, il n’aurait pas dissimulé pour nous cette réalité par cette proclamation qui prouve qu’il est un homme. Mais quand les Chrétiens persistent à parler de sa déification, ils rejettent ses propres paroles et celles de ses disciples et annulent, de ce fait, tous les textes qui ne font aucune allusion à un Dieu qui s’est fait chair ni à une nature humaine qui s’est incarnée en Dieu.
Ainsi, les Chrétiens sont tombés dans la conviction que Paul a, longuement, incrustée en eux et qu’il a, ensuite, reniée. Il a mentionné :
Les humains connaissent Dieu, mais ils ne l’honorent pas et ne le remercient pas comme il convient de le faire à son égard. Au contraire, leurs pensées sont devenues stupides et leur esprit insensé a été plongé dans l’obscurité. Ils se prétendent sages mais ils sont fous au lieu d’adorer la gloire du Dieu immortel, ils ont adoré des statues représentant des hommes mortels, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. (Les Romains (I)-21/25) C) La troisième catégorie :
C’est la série des textes qui montre la stupeur de ses contemporains parmi ses disciples et ses adversaires à propos de sa déification. Ce concept n’a aucun rapport ni avec Jésus ni avec les croyants en sa religion, il est une création récente, loin de l’époque du Christ et cela seul suffit à le détruire. De nombreux textes le clament.
Sur la route du retour de Jérusalem à Nazareth, sa mère, la Sainte Vierge, accompagnée de Joseph le menuisier, ignorait en lui cette qualité. En effet, un incident le prouve clairement :
Quand la fête fut terminée, ils repartirent mais l’enfant Jésus resta à Jérusalem et ses parents ne s’en aperçurent pas. Ils pensaient que Jésus était avec leurs compagnons de voyage et firent une journée de marche. Ils se mirent ensuite à le chercher parmi leurs parents et leurs amis, mais sans le trouver. Le troisième jour, ils le découvrirent dans le Temple : il était assis au milieu des maîtres de la Loi, les écoutait et leur posait des questions. (Luc 2-43/48) Si Marie savait que son fils était Dieu ou le fils de Dieu, sa peur aurait été futile Le jeune Jésus répondit à ses parents :
« Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père? (Luc 2/49) La Vierge et son époux ont-ils compris par sa réponse qu’il parlait de sa déification et de sa filiation divine réelle? Non bien sûr, ils n’ont rien compris de sa réponse :
Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. (Luc 2/50)
Une autre fois, Marie la Vierge vit le bonheur sur le visage de Siméon de Jérusalem quand celui-ci prit le nourrisson dans ses bras. Il loua Dieu de lui avoir permis de voir le Sauveur mais ses parents n’ont rien deviné de ce que dévoilait le vieil homme. Ils se contentèrent de l’étonnement et des signes de singularité.
Le père et la mère étaient tout étonnés de ce que Siméon disait de lui. (Luc 2/33) Il est rapporté dans l’Evangile de Jean que sa mère, après la crucifixion, est allée pour le pleurer (Voir Jean 19/25). Mais ne savait-elle pas alors que son fils était Dieu ou qu’il était le fils de ce Dernier? Ne savait-elle pas que la mort ne peut le nuire.
Simon Pierre, l’un des disciples les plus proches de Jésus et plein de l’Esprit Saint déclara :
Gens d’Israël, écoutez ce que je vais vous dire. Jésus de Nazareth était un homme dont Dieu vous a démontré l’autorité en accomplissant par toutes sortes de miracles et de signes miraculeux au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. Cet homme vous a été livré conformément à la décision que Dieu avait prise et au plan qu’il avait formé d’avance. Vous l’avez tué en le faisant clouer sur une croix par des infidèles. (Les Actes des apôtres 2-22/23) Il n’a fait aucune allusion, dans ce discours important inspiré par l’Esprit Saint, ni à la déification du Christ, ni à sa nature humaine qui s’est modifiée en Dieu, ni au Dieu incarné dans son corps. Après la crucifixion, Jésus déguisé rencontra deux croyants, il remarqua la tristesse sur leurs visages et leur en demanda la cause. Ils répondirent :
Jésus de Nazareth était un prophète puissant ; il l’a montré par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs de nos prêtres et nos dirigeants l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont cloué sur une croix. Nous avions l’espoir qu’il était celui qui devait délivrer Israël. (Luc 24-19/21) Ces deux compagnons n’ont rien relaté d’une nature humaine qui a goûté la mort ni d’une nature divine qui a échappé au trépas. Le plus que l’ensemble espérait de lui consistait à sauver Israël, c’est-à-dire le Messie tant attendu, celui dont l’avènement avait été
prédit par les prophètes antérieurs. « La croyance des Juifs en Jésus se limitait au fait qu’il était célèbre et distingué par ses vertus et sa fonction.
[20]»
Le moine Ibrahîm Sa‘îd reconnaît que ces deux croyants « jusqu’à ce jour-là, ne croyaient pas à sa nature divine mais nous savons qu’ils ne doutaient pas de sa mission en tant que prophète.
[21]» Ses disciples étaient en permanence émerveillés devant les miracles qu’il accomplissait, s’il avait été un Dieu, ils auraient trouvé ces prodiges tout à fait normaux. Un certain soir, Jésus passant à proximité d’un figuier, eut faim, il se dirigea vers l’arbre mais il ne trouva que des feuilles. Il clama sa menace au figuier et lui assura qu’il ne portera plus de fruits dorénavant. Il devint sec immédiatement et les disciples s’étonnèrent :
Il dit alors au figuier : « Tu ne porteras plus jamais de fruits.» aussitôt le figuier devint sec. Les disciples virent et cela et furent remplis d’étonnement. Ils demandèrent à Jésus : « Comment ce figuier est devenu tout sec…? (Matthieu 21-19/21) Leur étonnement décèle qu’ils ignoraient tout des convictions auxquelles les Chrétiens sont attachés de nos jours, car le dessèchement du figuier ordonné par Dieu ne peut être étonnant.
Ses contemporains croyaient profondément que Jésus était le Messie, c’est-à-dire le prophète magnanime tant attendu, les idées de sa déification ou de sa filiation divine n’a jamais effleuré leurs esprits. Le père Matthieu le pauvre a enregistré à ce propos : « La pensée des disciples s’arrêta sur la conviction qu’il était un prophète mais qu’il réalisait des œuvres supérieures à celles des simples prophètes. Leur considération à son égard l’a élevé plus haut que le prophète… Mais que peut-il être? Les disciples ont rassemblé, à partir de sa biographie, des preuves qui certifient qu’il était le Messie.
[22]»
Aucune femme n’a accouché d’un homme comme Jean-Baptiste, (Voir Matthieu 11/11). Celui-ci après avoir baptisé Jésus, lui délégua des émissaires pour lui demander :
Jean-Baptiste, dans sa prison, entendit parler des œuvres du Christ. Il envoya alors deux de ses disciples demander à Jésus : « Es-tu le Messie qui doit venir ou devrons-nous attendre quelqu’un d’autre?» Jésus leur répondit : « Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n’abandonnera pas la foi en moi.» (Matthieu 11-2/6) Jean-Baptiste, malgré sa place privilégiée auprès de Dieu, pensait que le fils de Marie était le Messie que les fils d’Israël attendaient sa venue. Dans sa réponse, le Christ n’évoque pas sa déification, il a mentionné ses prodiges en tant que prophète puis il a mis en garde contre les excès dans les deux sens : les Chrétiens qui le déifient jusqu’à ce jour et les Juifs qui se sont opposés à lui avec obstination, qui lui ont fait beaucoup de tort et qui ont tenté de le tuer.
Lorsque la femme samaritaine a constaté ses pouvoirs et ses œuvres exceptionnelles elle s’exclama :
« Maître, je vois que tu es un prophète.» (Jean 4/9) Il n’ajouta aucune remarque à cette conviction, il ne la blâma pas et ne la corrigea pas. C’était là l’opinion que partageaient les disciples, les élèves et la totalité des gens. L’aveugle qui a retrouvé la vue s’est rendu compte de la preuve divine et a assuré que cet homme béni est réellement un prophète.
Ils lui demandèrent : « Comment donc tes yeux ont été guéris ? » Il répondit : « L’homme appelé Jésus…. (Jean 9-10/11) L’aveugle a affirmé, clairement, que son guérisseur était un homme uniquement alors que les Chrétiens le considèrent comme un Dieu. Quand il entra à Jérusalem en triomphateur, la foule l’accueillit et reconnaissait en lui un homme et un prophète :
« C’est le prophète Jésus de Nazareth en Galilée.» répondaient les gens. (Matthieu 21/11) Une autre fois, discutant avec Juifs à propos du sort des vignerons pervers auxquels Dieu enlèvera prochainement le royaume des cieux, ils furent figés et voulurent le saisir mais les chefs des
prêtres et les Pharisiens
eurent peur de la foule qui considérait Jésus comme un prophète. (Matthieu 21/45)[23] Ses ennemis parmi les fils d’Israël ne cessèrent de le harceler et de lui réclamer un miracle ; il les informa qu’il ne leur rappellera que le prodige du prophète Jonas.
Alors quelques maîtres de la loi et quelques Pharisiens dirent à Jésus : « Maître, nous voudrions que tu nous fasses voir un signe miraculeux.» Jésus leur répondit en ces termes ; « Les gens d’aujourd’hui qui sont mauvais et infidèles à Dieu réclament un signe miraculeux, mais aucun signe ne leur sera accordé si ce n’est celui du prophète Jonas.» (Matthieu 12-38/39) Les Juifs, afin de croire en sa mission, lui réclamaient un signe miraculeux qui leur prouverait qu’il était prophète. S’il avait été Dieu, ils ne se seraient pas contentés du miracle du seul envoyé divin Jonas mais ils lui auraient demandé des miracles surnaturels des divers prophètes.
Un Pharisien doutait que Jésus était prophète. Pendant qu’il le surveillait de
près, une femme pécheresse entra. Elle pleurait à chaudes larmes, se mit à essuyer les pieds de Jésus avec ses cheveux, les embrassa et répandit le parfum sur eux.
Quand le Pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même : « Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle était : une femme de mauvaise réputation.» (Luc 7/39) Ce Pharisien désapprouva, dans son for intérieur, la prophétie de Jésus et non sa déification ce qui atteste que le Messie tentait de convaincre ses compatriotes qu’il était un prophète, simplement. Le Père Matthieu le pauvre a enregistré à ce propos : « Le Pharisien dès qu’il a vu Jésus accepter ce que lui faisait la femme, prit la scène qui s’est déroulée devant lui comme témoignage contre le Christ. Ce dernier, d’après ce que les Juifs divulguaient, était un imposteur.
[24]»
Lorsque les Juifs s’apprêtaient à le tuer, son seul crime était d’avoir clamé non pas qu’il était Dieu mais prophète. Ils avaient alors dit à Nicomède :
« Es-tu, toi aussi de Galilée. Examine les Ecritures et tu verras qu’aucun prophète n’est jamais venu de Galilée.» (Jean 7/52) Ils rejetèrent sa qualité de prophète car il est natif de la Galilée où aucun prophète n’est issu.
Le diable, lui aussi, n’a vu en Jésus qu’un être humain, il essaya de l’appâter, il l’assiégea durant quarante jours sans nourriture ni boisson. Il le testait et lui promettait monts et merveilles en contrepartie d’une seule prosternation devant lui.
Le diable emmena Jésus sur une très haute montagne, lui fit voir tous les royaumes du monde et leur splendeur et lui dit : « Je te donnerai tout cela, si tu te mets à genoux devant moi. Alors Jésus lui dit : « Va-t-en Satan car l’Ecriture déclare : Adore ton Dieu et ne rends de culte qu’à lui seul.» (Matthieu 4-9/10) Le diable promet-il le monde éphémère au Dieu Tout Puissant, le Maître de toutes les créatures et de toutes les choses? Tadarîsse Ya‘oûb Maltais rapporte, dans son exégèse de l’Evangile de Matthieu cette remarque de saint Jérôme : « L’objectif de Satan, à travers toutes ses manœuvres consistait à savoir s’il était vraiment fils de Dieu mais le sauveur lui a donné une réponse adéquate et l’a laissé dans le doute.» Le diable ignore toujours la
prétendue déification de Jésus.
Si Jésus, le Dieu, avait pris la forme d’un corps humain, comment comprendre et justifier la trahison de Judas Isocrate? Le Dieu peut-il être trahi? Comment interpréter le reniement, trois fois de suite, de Jésus de la part de l’apôtre Pierre? Comment commenter la malédiction de ce même Pierre lancée contre lui par le Messie, la nuit pendant laquelle les Juifs ont voulu l’arrêter?
Tout ce qui a été écrit dans la biographie de Jésus est difficile à comprendre avec sa déification. Ces écrits laissent de nombreuses interrogations auxquelles il n’y a pas de réponses satisfaisantes. Ce ne sont point les contemporains du Christ seulement qui ont constaté qu’il était un homme mais les
prédictions des prophètes antécédents. Les Chrétiens les croient et témoignent qu’elles se sont concrétisées en lui. Ces prophéties n’ont pas annoncé la venue sur terre d’un Dieu ou Seigneur, mais d’un prophète et en même temps messager céleste vertueux.
Ainsi parle le Seigneur : « A cause des trois et des quatre rébellions d’Israël, je ne révoquerai pas mon arrêt : parce qu’ils ont vendu le Juste pour de l’argent.» (Amos 2/6) Le prophète Amos n’a pas dit « ils m’ont vendu » ou « un dieu qui m’est égal » mais il l’a nommé le Juste, ce qui est un qualificatif qui désigne la plénitude de la piété et de la vénération.
La quatrième catégorie :
Les textes qui garantissent que Jésus était un prophète et l’affirmation qu’il avait reçu une mission céleste annulent l’idée de sa déification. Ses contemporains ont reconnu en lui un prophète et un messager, ce sont là des qualités humaines et non divines. Parmi ces textes, signalons :
« Vous m’appelez maître et seigneur et vous avez raison car je le suis. » (Jean 13/13) Il a validé les convictions des gens qui ont vécu de son temps qui voyaient également en lui un maître et un seigneur. Généralement, ils l’appelaient maître :
Le jeune homme lui a dit : « maître j’ai obéi à tous ces commandements… » (Marc 10/20) Est-ce qu’il était à bon escient que ses élèves délaissent le titre de Dieu pour l’interpeller par le nom modeste de : maître.
Sa
prédication débuta lorsqu’il atteignit la trentaine environ.
Jésus avait environ trente ans lorsqu’il commença son œuvre. (Luc 3/23) l’Esprit Saint ne s’empara de Jésus que lorsque ce dernier fut exalté.
A ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. (Jean 7/39) Le fils de la Vierge Marie atteste l’unicité de Dieu et assure qu’il un de ses envoyés.
Toi, le seul véritable Dieu et à connaître Jésus-Christ que tu as envoyé. (Jean 17/3) Il a également déclaré en ce qui le concerne :
Et il était pour eux une occasion de chute. Alors Jésus leur dit : « Un prophète est estimé partout, excepté dans sa ville natale et sa famille.» (Matthieu 13/57) Quand les Pharisiens lui inspirèrent la crainte d’Hérode, il leur répondit :
« Mais il faut que je continue ma route aujourd’hui et demain et le jour suivant car il ne convient pas qu’un prophète soit mis à mort ailleurs qu’à Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem toi qui mets à mort les prophètes et tues à coups de pierres ceux que Dieu t’envoie.» (Luc 13-33/34) Il eut peur d’être tué dans Jérusalem comme certains des prophètes qui l’ont
précédés. Il a apostrophé la cité par l’expression
toi qui mets à mort les prophètes et ne lui a pas dit
toi qui mets à mort Dieu ce qui serait plus clair pour affirmer la déification. Il montra à son peuple ses exploits fantastiques pour leur prouver qu’il était un prophète et s’adressa à son Seigneur en ses termes :
«Je sais que Tu m’écoutes toujours, mais je le dis à cause de ces gens-là qui m’entourent afin qu’ils croient que tu m’as envoyé.» (Jean 11/42) Quand ils voulurent le mettre à mort il déclara :
« Mais maintenant bien que je vous aie dit la vérité que j’ai apprise de Dieu, vous cherchez à me faire mourir.» (Jean 8/40) Ce passage indique clairement qu’il est un homme et qu’il est un messager de Dieu. Il confirme sa mission
« En effet, je n’ai pas parlé de ma propre initiative, mais le Père qui m’a envoyé m’a ordonné lui-même ce que je devais dire et enseigner. » (Jean 12/49) Quand il parle de celui qui l’a envoyé, il est infaillible car il est inspiré par l’Esprit Saint.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.» (Jean 20/21) Dans un autre passage, il a dit :
Ce que vous m’entendez dire ne vient pas de moi mais de mon Père qui m’a envoyé.» (Jean 14/24) et dans le même ordre d’idées, il a confié :
« L’enseignement que je donne ne vient pas de moi, mais de Dieu qui m’a envoyé.» (Jean 7/16) et encore :
Un envoyé n’est pas plus grand que celui qui l’envoie. (Jean 13/16)
Les textes qui font de lui un messager particulier pour les fils d’Israël détruisent la théorie des Chrétiens qui font de lui Dieu lui-même ou Son Fils, Dieu ne peut être celui d’une nation au détriment des autres :
« Je ne suis envoyé qu’aux brebis égarées du peuple d’Israël.» Matthieu 15/24) Une femme cananéenne lui avait demandé de soigner sa fille il refusa d’abord parce qu’elle était étrangère mais il se rétracta ensuite car la dame montra sa foi. Son Seigneur lui fit une promesse :
Le Seigneur Dieu fera de lui un roi, comme son ancêtre David et il régnera pour toujours sur le peuple d’Israël. (Luc 1-32/33) Est-il donc un Dieu particulier pour les fils d’Israël ou un prophète qui leur est réservé? Sil avait été un Dieu, il ne serait pas juste de l’octroyer à un peuple au
préjudice des autres. C’est là la fonction des prophètes c’est aussi là, en général, la conviction des gens de son époque et il ne l’a pas rectifiée. Parti à Naïn et coïncidant avec un cortège mortuaire, il ressuscita le mort qui était le fils unique d’une veuve
Tous furent saisis de crainte ; ils louaient Dieu en disant : « Un grand prophète est apparu parmi nous. Et aussi : « Dieu est venu secourir son peuple.» (Luc 7/16) S’étant rendu compte qu’il avait fait manger cinq mille personnes à partir de cinq galettes
Les gens qui voyaient le signe miraculeux que Jésus avait fait déclarèrent : « Cet homme est vraiment le prophète qui devait venir dans le monde. (Jean 6/14) Paul a reconnu sa qualité d’homme et de prophète et a écrit :
Car il y a un seul Dieu et un seul intermédiaire entre Dieu et l’humanité, l’homme Jésus-Christ. (Timothée I 2/5)
Sir Arthur Vandley avait bien raison, quand dans son livre }
l’univers déchiré{, il a enregistré : « Jésus n’est considéré ni comme Dieu ni comme Sauveur mais comme un envoyé de Dieu. Il soulagea, les malades durant sa courte existence, parla de l’Autre Monde et enseigna aux gens vertueux que la vie terrestre n’est que le canal qui aboutit au Royaume des cieux et où ils mèneront une vie meilleure.»
Ainsi, des quatre catégories de preuves que nous venons de voir se dégagent des manifestations limpides de l’adoration de Jésus à l’égard de Dieu. Il est un noble messager de son Seigneur. Cette conviction est celle des Musulmans, elle est favorable à l’esprit du Coran, mieux elle lui est conforme :
﴾Jésus n’était qu’un serviteur que Nous avions comblé de bienfaits et que Nous avions désigné en exemple aux Enfants d’Israël.[25].
﴿
[1]) Encyclopédie de l’Anba Grégorius :
la théologie comparée – Page 189.
[2])
La personnification, débordement de l’amour de Rayâ et Bastrous- Page 16 – Edition : la Paulinienne
[3]) Voir :
a)
L’opinion claire sur la nature et la volonté du Messie de Gharbâl Abdelmassîh –Pages 59/60.
b)
La nature du Christ du Pape Chenoudah - Page : 9.
c)
Dieu dans le Christianisme de ‘Awad Sam‘âne – Page 411.
d)
La perle précieuse de l’histoire de l’Eglise de l’anbâ Isidore Tome : 2 – Page : 310.
[4]) Voir :
a)
L’opinion claire sur la nature et la volonté du Messie de Gharbâl Abdelmassîh –Pages 59/60.
b)
La perle précieuse de l’histoire de l’Eglise de l’anbâ Esidore Tome :1 – Pages : 466/467.
[5])
Dieu dans le Christianisme de ‘Awad Sam‘âne – Page 412.
[6])
La perle précieuse de l’histoire de l’Eglise de l’anbâ Esidore Tome : 1 – Pages : 473/474.
[7] ) Voir :
a)
Histoire de la pensée chrétienne du Moine et Dr Jean Jerjis El-Khoudhrî – Tome : 4 – Pages 88/90.
b
) Dieu dans le Christianisme de ‘Awad Sam‘âne – Page : 412.
c)
Lettres de Kirs lis à Nestor et Jean d’Antaquia [8])
L’encyclopédie de l’anbâ Grégorius (La théologie comparée) Page 231
[9])
Histoire de la pensée chrétienne du Moine et Dr Jean Jerjis El-Khoudhrî – Tome : 4 – Page : 89.
[10])
L’encyclopédie de l’anbâ Grégorius (La théologie comparée) Pages : 193 et 297.
[11]) Il dirigea la papauté de 533 à 535.
[12])
Histoire de la pensée chrétienne du Moine et Dr Jean Jerjis El-Khoudhrî – Tome : 4 – Pages : 94/96.
[13])
L’encyclopédie de l’anbâ Grégorius (La théologie comparée) Page 235.
[14]) Le côté arabe de la traduction arabe commune- traduction franco arabe –éditée en 2001 comporte le terme arabe (ÝÊÇí) qu’il serait faux de traduire en français par mon serviteur. (N.T)
[15]) Si nous pensons que Marie ne connaissait rien de la déification de son fils, le moine Sam‘âne Kalhoûne va plus loin et critique la mère du Messie et sa famille qui le «considéraient comme un
aliéné». Il est impossible à la Sainte Vierge d’avoir de telles opinions se rapportant à son illustre fils. (Voir
l’accord des deux missionnaires) de Sam‘âne Kalhoûne – Page 214.
[16]) Le commentaire le plus étonnant que j’ai lu au sujet des pleurs de Jésus émane du moine Ibrahîm Sa‘îd quand il a écrit : « Les pleurs de Jésus sont considérés comme une preuve de sa nature humaine et l’expression de sa nature divine… car ses yeux qui laissent couler leurs larmes sont semblables à des langues de feu.» (Exégèse de l’Evangile de Luc – Page : 479 – Note de l’auteur.
[17]) Portion du verset 75 de la sourate d’El-Mâ-idah
[18])
Jésus dans le Coran, la Torah et l’Evangile de Abdelkrim El-Khattîb – Page ; 343
[19])
L’opinion lucide sur la nature et la volonté de Jésus de Gharbal Abdelmassîh – Page : 58.
[20])
L’accord des deux Evangiles de Sam‘âne Kalhôune – Page 292.
[21])
L’exégèse de l’Evangile de Luc de Ibrahîm Sa‘îd – Page 634.
[22])
L’Evangile selon saint Luc du Père Matthieu le pauvre – 392.
[23]) Le lecteur ne doit pas s’imaginer que l’expression «
Comme un prophète» n’exprime autre chose que ce qu’elle formule. Il a été dit à propos de Jean-Baptiste : « car tous pensent que Jean était un prophète.»
[24])
L’Evangile selon St Luc (Etude et exégèse) de Matthieu le pauvre – Page 331.
[25]) verset 59 de la sourate d-Ez-Zoukhroûf.