Le monothéisme dans l’histoire de la Chrétienté
Nous avons vu dans l’Ancien et le Nouveau Testaments que le monothéisme était la religion divine. La mission de tous les prophètes consistait à inviter leurs contemporains et leurs descendants à le pratiquer. Nous avons également remarqué que Jésus était un serviteur de Dieu et Son envoyé et c’est là, à l’origine, la religion que devait répandre le Christ. Depuis quand l’adoration du Dieu unique a-t-elle disparu du Christianisme? Est-il possible que ces preuves monothéistes n’ont pas laissé de traces dans la vie des Chrétiens à travers les siècles? Pour répondre à ces questions, les vérificateurs ont examiné, avec application, les livres de l’histoire ancienne et moderne. Ils ont constaté la lutte entre le monothéisme et le polythéisme de Paul depuis vingt siècles. A quelle conclusion sont-ils arrivés?
I) le monothéisme avant le concile de Nicée :
La première génération des Chrétiens était monothéiste, elle était persuadée que le fils de Marie était un serviteur de Dieu et qu’il figurait parmi ses plus illustres messagers. Nous avons vu aussi que les évangélistes et les saints, Paul y compris, ont laissé des morceaux sur la dite doctrine. Parlant de Pierre et de Marc, Pierre Qarmâj dans son livre }
Les prairies des nouvelles concernant les autobiographies des hommes vertueux{ : « Ils niaient la déification de Jésus.» c’est là les convictions des apôtres du Messie les plus proches.
L’encyclopédie américaine a enregistré : « Le monothéisme est exhibé comme un mouvement théologique au cours de l’histoire d’une façon très
précoce, il a devancé de plusieurs dizaines d’années la Trinité.» Le monothéisme a été révélé dès que les prophètes furent chargés de divulguer la mission divine, il brilla d’un vif éclat et scintilla fortement avec l’avènement de Jésus et la propagation de ses prescriptions monothéistes.» L’encyclopédie française Larousse a mentionné : « La croyance en la Trinité, même si elle n’existait pas dans le Nouveau Testament ni dans les travaux des pères missionnaires ni chez leurs élèves les plus rapprochés, fut imposée par l’Eglise catholique et par les Protestants. Ils
prétendirent que la Trinité était admise par tous les Chrétiens de tout temps. Le côté humain de Jésus était accepté depuis la formation de la première Eglise par les Juifs convertis. Les Nazaréens et toutes les autres tendances composées par les fils d’Israël étaient convaincus que le Messie était un homme soutenu par l’Esprit Saint. Personne ne les avait alors accusés d’hérétiques ou d’athéisme. Au cours du deuxième siècle, il y avait des hérétiques et des athées mais il y avait aussi des croyants qui croyaient du fond du cœur que Jésus était le Messie tant attendu et qu’il était tout simplement un homme. Puis à mesure que les païens se mettaient à embrasser le Christianisme, quelques croyances de ceux-ci, inexistantes auparavant, s’infiltrèrent dans la nouvelle religion.
‘Awd Sam‘âne certifie ainsi l’éloignement des contemporains de Jésus de la mécréance et du paganisme : « Si nous retournons à l’histoire des rapports des apôtres avec le fils de Marie – qu’il soit béni – ils n’osèrent pas, dès le début de sa mission, reconnaître qu’il était le Dieu… car, en tant que Juifs ils n’imaginaient pas que l’Omnipotent puisse paraître sous forme humaine. Certes, ils attendaient le Messie, mais celui-ci d’après la conception héritée de leurs ancêtres, n’était qu’un excellent homme envoyé par le Créateur. Il ne pouvait être Dieu lui-même.
[1]» L’encyclopédie américaine assure que le cheminement entre le premier concile de Jérusalem, tenu par les disciples du Christ et entre le concile de Nicée n’était pas clair. Le cardinal Daniélou parle de la propagation du monothéisme même dans les régions où Paul a fait ses
prêches, dans Antakya et chez les Galates et où une il rencontra une forte opposition
Récemment, un ancien document chrétien fut découvert et publié dans le quotidien américain Th Team’s en date 15 Juillet 1966, il y est enregistré : « Les premiers historiens de l’Eglise sont unanimes à déclarer que la majorité des croyants durant les premières années de sa disparition ont vu en lui le dernier prophète envoyé aux enfants d’Israël.» Bertrand Russel, le philosophe anglais a dit : « Vous me demandez pourquoi Bertrand Russel n’est-il pas chrétien? Ma réponse à cette question réside dans ma conviction profonde que le premier et dernier Chrétien est mort depuis dix-neuf siècles et avec son décès, le véritable Christianisme répandu par cet illustre prophète, a disparu à jamais.
[2] »
Cependant, le profond enracinement du monothéisme et sa force durant la première génération n’ont point empêché l’extension des idées païennes de Paul dans les milieux des nouveaux convertis issus du paganisme. Ces néophytes trouvèrent, dans les principes que Paul leur inculquait, des
préceptes qui leur étaient familiers, en plus de certains proverbes et genres littéraires inconnus chez les Grecs et chez les Romains polythéistes. Les adeptes de Jésus, c’est-à-dire les véritables monothéistes affrontèrent le déviationnisme de Paul. L’Eglise officielle prit parti pour Paul et aussitôt apparut, dans l’histoire ecclésiastique, le mouvement des gens qu’elle appela les hérétiques. Ce sont, si le terme est valable, les hors-la-loi par rapport à l’Eglise. Plusieurs de ces tendances niaient la déité de Jésus. Citons, entre autres, les Ebionites. Cette doctrine tire son nom d’un moine nommé Abouyoune et l’on dit qu’ils sont les pauvres envers Dieu, ils furent ainsi connus par leur pauvreté et leur dénuement. Elle fut fondée par un Juif lors du premier siècle et son activité s’accéléra après l’an 70. Les premiers historiens ont cité leurs convictions lors de leurs critiques de l’Arianisme plus récent. Le patriarche d’Alexandrie, mort 326, a écrit au sujet d’Arius et ses adeptes : « Cette prescription rebelle à l’Eglise est celle qui a été dictée
précisément par Abouyoune et Artémis et c’est la même que celle de Paul
Cyrille de Jérusalem, (vers 315 à 388), a défini les hérétiques : « Cratinos a fait un désastre dans le milieu ecclésiastique ainsi que Minandore, Carbeau et les hérétiques parmi les Ebionites. Irénée, mort en 188 dans son livre {
Contre les hérétiques} a remarqué : « Les Ebionites pensent que c’est Dieu qui a créé le monde mais ils partagent les convictions de Cratinos et de Carbeau à propos du Seigneur Suprême…Ils ne lisent que l’Evangile de Matthieu et rejettent toutes les épîtres de Paul qu’ils taxent d’imposteur et de renégat par rapport à la Loi. Ils pratiquent la circoncision et respectent toutes les habitudes inscrites dans le livre sacré.»
Eusèbe de Césarée a enregistré dans son Histoire : « Les Anciens avaient raison puisqu’ils ont dit que les Ebionites avaient des croyances limitées à propos du Christ. Ils l’ont considéré comme un homme, simple et ordinaire qui a émergé par sa vertu, profonde et sincère.
[3]» Les Ebionites disaient que Paul était un apostat et répétaient qu’il était un falsificateur des Ecritures. Les documents de l’époque rapportent qu’ils suivaient l’Evangile de Matthieu ou l’Evangile des Hébreux – peut-être que les deux noms désignent un seul livre et qu’il s’agit de l’original de Matthieu en langue grecque – et ne donnaient aucune importance aux autres écrits existants. Certains historiens expliquent que Jean fut poussé à rédiger son évangile pour contrecarrer les théories ébionites et pour y souligner la nature divine de Jésus. Ce mouvement prit de l’ampleur et le nombre de ses partisans ne cessait de croître, selon le témoignage de leurs adversaires, sa
prépondérance couvrit la Palestine, la Syrie, l’Asie mineure et est arrivé jusqu’à Rome. Saint Jérôme (vers 347 à 420)
précise que les Ebionites furent persécutés et ils faiblirent après leur refus des ordres de Constantin et les décisions du concile de Nicée. Certains vérificateurs musulmans pensent que ce clan est cité par Dieu dans le Coran :
﴾Nous aidâmes donc les croyants contre leurs ennemis et ils triomphèrent[4]﴿ et
Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes car le royaume des cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent car Dieu les consolera. Heureux ceux qui sont doux car ils auront la terre que Dieu a promis. Heureux ceux qui ont faim et soif de vivre comme Dieu le demande car Dieu exaucera leur désir. » (Matthieu 9-3/5)
Lors de la fondation de cette faction en l’an 73 apparut le propagandiste, déjà cité, Cronthus qu’Eusèbe désignait comme le leader des hérétiques. Il croyait que Jésus était un homme, illustre par ses miracles et rejetait les évangiles à l’exception de l’original de Matthieu écrit en langue grecque.
Au deuxième siècle apparut Montanus qui déclara que le Messie était un homme hors du commun, bien-aimé de Dieu et qui connaissait très bien les activités de l’Omniscient. Il reprochait aux disciples du fils de Marie d’avoir déformé le sens de sa mission. Carbeau Hérate invitait les gens à la même doctrine. Ses partisans furent connus sous les appellations : les maîtres ou les éclairés. Ils ont affirmé, avec excès, le côté humain de Jésus. Ils considérèrent celui-ci comme un sage et
prétendirent que tout un chacun pouvait l’imiter dans ses actes et dans sa conduite. Leur réaction vis-à-vis des tenants de la déité de Jésus fut médiocre car ils ont diminué de sa valeur lors de leur négation de sa déification
[5].
Au milieu du troisième siècle, une nouvelle église vit le jour : les Bolonyah leur concepteur, Paul de Samosate (200-273), occupa le poste d’évêque d’Antioche en 260 et tint plusieurs hautes responsabilités dans le royaume de Palmyre. L’évêque Kîrd, mort en 1324, résume les convictions de cette doctrine dans son livre }
la lampe éclairante l’obscurité pour faire briller le service{ : «Cette tendance, créée par Paul de Samoaste, évêque d’Antioche, porte le nom d’El-Bolayâniyoûne
. Ses disciples croient que Dieu est Un, Son Essence est Une, Son Hypostase est Une. Ils ne l’appellent pas par trois noms – la trinité-. Pour eux le Verbe n’émane pas du Père et ne procure pas le salut. Ils sont convaincus que l’Esprit Saint ne peut ressusciter les morts. Ils disent que Jésus est un homme issu de l’Essence divine comme Adam et que le Fils commença par Marie. Ils ont lu avec application tous les livres saints et ceux qui s’y rapportent, ont effacé toute notion de l’éternité du Fils, de sa nature divine, de la Trinité et les ont remplacés par leurs propres prescriptions. Mais ils ne modifièrent pas les titres des livres et ne changèrent pas les noms des prophètes et leurs paroles.» L’Eglise a tenu trois conciles pendant cinq années pour tenter de l’amener à désavouer ses croyances. Le dernier de ces conciles fut réuni à Antioche en 268. Paul était
présent pour défendre sa thèse, mais rien n’y fait, aussi fut-il chassé et licencié de toutes ses fonctions. Ses partisans perpétuèrent sa doctrine jusqu’au septième siècle
[6]
Puis au début du quatrième siècle un savant théologien apparut. Il s’appelait Lucien, il disait que Jésus est un être divin, créé par Dieu à partir du néant. IL introduisit en lui l’Intelligence divine dans son aspect personnel. Son âme n’était pas humaine mais il n’était pas le Dieu Absolu
[7]. Cette chapelle comporte une influence des croyances désuètes mais qui étaient alors bien enracinées. Leur avis, concernant Jésus, n’est point excessif.
II) Le monothéisme après le concile de Nicée : A) L’Arianisme :
En l’an 325, l’empereur païen Constantin promulgua le décret de la déité de Jésus. Arius (256 à 336),
prêtre de l’Eglise, fut déclaré hérétique. Il disait, comme le
précisa Jean Mounsî dans son livre }
Histoire de l’Eglise copte{ : « Le Fils n’est pas éternel comme le Père, il n’est pas, non plus, de l’essence divine. Le Père est incréé et inengendré, il est Unique. De par Sa Volonté Il créa le Fils à partir du néant. Personne ni même le Fils ne peut Le voir ou L’imaginer. Celui qui a un début ne peut être éternel. Le Fils est un Dieu second puisqu’il a acquis une nature divine.» Après la mort d‘Arius, ses partisans pérennisèrent sa doctrine. Elle devint, comme le remarque le Professeur Hosnî El-Atîr dans son excellent livre }
Les croyances des écoles monothéistes du Christianisme{ : « Tout le monde était sur le point d’adopter la doctrine d’Arius, selon ses adversaires, si les patriarches ne se sont pas acharnés à anéantir cette conviction et à la déraciner des esprits des gens.» Assad Roustoum, de son côté, dans son livre }
La grande Eglise de la cité de Dieu{ a écrit : « Arius, semble-t-il, était un savant ascète qui excellait dans l’art des
prêches et des sermons. De nombreux croyants l’ont suivi et plusieurs membres du clergé adhérèrent à ses convictions.» Le fils du patriarche certifie que le nombre des ariens était élevé et affirme que la majorité des Egyptiens suivaient l’arianisme.
Mais le moine Jeams Anis a dit : « L’histoire nous montre comment l’Eglise idéale attendueet ses dirigeants sont tombés dans l’erreur et se sont égarés du droit chemin. L’adoption de la plupart des évêques de l’hérésie d’Arius compte parmi ces aliénations
[8]» Le nombre élevé de conciles que l’Eglise a convoqués pour étudier l’Arianisme prouve que cette doctrine et son fondateur de son vivant et après sa disparition étaient puissants. Les ariens ont organisé les conciles de Césarée en 334 et de Sidon en 335. Les conciliaires, lors ce dernier concile, ont excommunié le pape Athanase et l’ont exilé en France. Car lors de sa
présidence du concile de Nicée il
prôna la déification de Jésus. Puis ils se retrouvèrent lors du concile d’Antakya en 341. Quatre-vingt dix sept évêques ariens étaient
présents. Ils décrétèrent des lois qui concordent avec leurs principes et leurs convictions.
Le pape Athanase qui invitait les gens à croire en la déité de Jésus semblait seul. On a dit : « Tout le monde est contre toi ô Athanase.» Il fut connu en Occident sous cette appellation
Athanasius contra mundum qui signifie en langue française : « Ô Athanase, le monde est contre toi.»
[9] L’anbâ Grégorius a écrit : « La foi en la double nature de Jésus allait disparaître si Dieu n’avait fait un don en la personne de Saint Athanase à l’Eglise. Il était nanti de stabilité, de détermination et de patience pour la défense de la justice et de la vérité. Ces qualités lui permirent en fin de compte de remporter une éclatante victoire sur la plus grande des hérésies qui allait balayer et raser à jamais l’Eglise chrétienne de la surface de la terre… Les historiens avaient raison quand ils l’ont appelé : « Le deuxième fondateur du Christianisme.
[10]»
L’empereur romain a replacé l’évêque Athanase au siège pontifical. Les ariens ont fortement protesté et se sont réunis, en 353, dans la ville d’Arles, en France et l’ont destitué de ses fonctions, à l’unanimité sauf une voix. Ils re-confirmèrent cette révocation au concile de Milan en 355. L’évêque arien, Djaourisius, occupa alors le siège d’Alexandrie. En l’an 359, l’empereur convoqua deux conciles : l’un à Rémini, pour les Occidentaux et l’autre à Séleucie pour les orientaux. Tous les deux assurèrent la véracité de la doctrine d’Arius. Ainsi, l’Occident à son tour pratiqua l’arianisme. L’historien Nasîlif a rapporté que l’empereur Constantin lui-même, suite à son installation dans sa nouvelle capitale, Constantinople, s’était converti à la doctrine d’Arius. L’anbâ Chnoûdah suivit l’empereur et justifia sa «conversion» par le nombre très élevé des ariens.
Durant le concile d’Antakya en 361 ils ajoutèrent un autre décret à leur nouveau règlement où il est
précisé que « Le Fils est étranger au Père et différent de Lui dans Sa Nature et Sa Volonté. » Pendant la même année, un autre concile fut convoqué dans Constantinople et il adopta dix sept (17) lois contraires à celles qui ont été décrétées à Nicée. Toujours en 361, Julien l’Apostat fut intronisé comme empereur, il replaça Athanase et l’ensemble de ses évêques dans leurs anciennes fonctions, clama, haut et fort, le retour au culte des images et donna les églises aux païens récemment convertis. Après sa mort en 363, Jovien I° termina l’œuvre du
précédent. Il prit parti contre les ariens et imposa le Christianisme païen. Lors de l’un de ses discours à ses collaborateurs les plus proches et à son peuple, il a dit : « Si vous voulez de moi comme empereur soyez chrétiens comme moi.» Ensuite, il condamna l’arianisme, adopta les toutes récentes décisions du concile de Nicée et enfin il demanda à Athanase de rédiger pour lui un opuscule sur l’authenticité de la religion qu’il répandait et que lui, Jovien ignorait
[11]. Justinien donna le coup de grâce, par la force des baïonnettes à cette tendance puisque durant son règne : « L’Afrique a perdu cinq millions de ses habitants suite aux persécutions de l’arianisme dans ces contrées
[12].»
B) Le Nestorianisme :
Au cours du cinquième siècle et comme un prolongement de l’arianisme, le nestorianisme apparut sous l’impulsion de Nestor (360 à 431), évêque de Constantinople. Un assez grand nombre d’évêques et de philosophes adhérèrent à sa doctrine. Il croyait que Jésus avait un côté divin qui ne faisait pas partie de son côté humain. Le premier aspect ne peut être issu de la Vierge Marie et celle-ci ne peut être dite la mère de Dieu.
Nestor croyait que l’union de la nature divine dans l’homme Jésus n’était pas réelle. Cette union a aidé le Messie. L’évêque de Constantinople a expliqué l’incarnation d’une façon allégorique, à savoir l’incarnation de la bonne moralité, du soutien et du triomphe. Il a dit dans l’un de ses discours : « Est-il possible de me prosterner devant un bébé de trois mois?» Il a encore explicité sa position : « Dieu peut-Il avoir une mère? Ce qui est enfanté par un corps ne peut être qu’un corps et ce qui est issu de l’Esprit ne peut être qu’Esprit. La créature ne peut accoucher du Créateur, mais elle a donné naissance à un homme : c’est le Dieu à la nature divine.»
En l’an 431, un concile fut convoqué à Ephèse, il décida de le démettre de ses fonctions et de le bannir en Libye où il mourut. L’historien Saïrius ibn El-Moqafa‘
[13] dans son livre }
L’histoire des patriarches} a enregistré : « Nestor niait avec force la déification de Jésus. Il affirmait que ce dernier était tout simplement un homme prophète, sans plus.» Plus loin le même historien nous apprend qu’après son exil, les évêques lui envoyèrent des émissaires, ils devaient lui assurer qu’ils lui pardonneraient son blasphème s’il reconnaissait que le crucifié était un Dieu à l’aspect humain. Ibn El-Moqafa‘ conclut : « Son coeur durcit comme celui du pharaon et il ne leur adressa aucune réponse.» Le nestorianisme, après le décès de son fondateur, rejoignit les tendances chrétiennes qui renfonçaient l’idée de la Trinité. Ses partisans disaient que Jésus avait deux natures, l’une humaine et l’autre divine. Elles faisaient donc de lui un homme vrai et un Dieu véritable. Sa personne n’a point groupé les deux natures, mais son être a réuni les deux personnalités
[14] C) Les groupes chrétiens monothéistes après le bouleversement de la réforme religieuse :
Durant de très longs siècles qui se succédèrent sous l’autorité de l’Eglise, le mouvement monothéiste quoique persécuté par l’Inquisition et par la puissance ecclésiastique persista. Mais lorsque cette force faiblit et que la croyance en la Trinité flancha, les monothéistes reprirent du poil de la bête. Luther a dit : « La Trinité est une expression qui manque de force, on ne la trouve dans aucun des livres de la Bible.» Dans son livre }
L’histoire des monothéistes{ Falberta mentionné : « Calvin a assuré que la loi de la foi décidée lors du concile de Nicée lui convient comme une chanson et non pas comme un manifeste de la croyance.» Le même Calvin, (1509 à 1564), dans son œuvre }
Institution de la religion chrétienne{ a rarement cité la Trinité. Progressivement, la courant des monothéistes commença à s’épanouir en Europe puisque le roi de Hongrie Hugenot Sigismond, mort en 1571 fit partie de cette église. En Transylvanie, le monothéisme se développa comme le cite l’encyclopédie américaine. L’un des plus célèbres tenants du culte du Dieu Unique, Francis David, emprisonné après la mort du roi John et l’intronisation de Stéphane Bathory
, s’éteignit en 1579. Le nouveau roi défendit aux monothéistes de ne vendre leurs livres qu’après avoir obtenu son autorisation
[15].
En Pologne apparut un
prédicateur, il s’appelait Sounissius et ses adeptes étaient nommés les Sounissiuéens. Ils nièrent la Trinité et invitaient les gens au monothéisme. Certains d’entre eux, après la mort de leur chef en 1604 s’enfuirent en Suisse. En Espagne Servitus exhortait les gens au monothéisme et pour cette raison, il fut brûlait vivant. Dans son livre }
Les erreurs de la Trinité{, il a écrit : « Des idées comme la Trinité, l’essence et autres ne sont que des chimères philosophiques, les livres de la Bible n’en connaissent rien
[16].» En Allemagne, apparut la secte monothéiste des El-Anâbâstes que l’Eglise est arrivée à faire taire. Puis des chapelles qui luttèrent contre l’idée de la Trinité, virent le jour. Citons–en <le courant contraire à la Trinité>. Il fut suivi au milieu du seizième siècle, au nord de l’Italie par <le mouvement hostile à la Trinité>. Son
président fut le légendaire médecin Géorgio Bendarathâ qui regagna l’autre monde en 1558. Le concile de Pise fut réuni en 1562, le gros des évêques s’entretenait de la Trinité alors que l’ensemble des assistants ne partageait pas leurs convictions
[17].
Au cours du XVII°, certaines églises monothéistes, en dépit du nombre peu élevé de leurs fidèles, publièrent un fascicule important, en 1605. Elles inscrivirent en lettres d’or : « Dieu est Un dans Son Etre et Jésus n’est qu’un véritable homme, mais pas n’importe quel homme. L’Esprit Saint n’est pas une hypostase, il est la Puissance de Dieu.» Un décret diffusé en 1658, autorisait la chasse hors d’Italie de groupe de monothéistes. L’une des grandes personnalités qui doutèrent de la Trinité, alors fut John Beydel, mort en 1662. Il fut connu pour cette cause le père du monothéisme anglais. Ses études l’ont conduit à douter de la trinité. Il proclama ce doute à haute voix ce qui lui valut d’être emprisonné deux fois. A la fin de sa vie, il fut exilé en Sicile. Enfin un arrêté royal, en 1689 éjecta les monothéistes de la loi de la tolérance ce qui prouve certainement qu’ils étaient nombreux et que leur influence dans leurs milieux était considérables. C’est, en tous les cas, l’affirmation avancée par Brodonovski dans son oeuvre {
L’ascendance de l’homme}, il avait noté : « Les savants au XVII° siècle adressèrent beaucoup de critiques à l’encontre de la Trinité.
[18]».
Ces monothéistes furent alors appelés ariens. Citons parmi eux Charles Chawansî
, pasteur de l’église de Boston, et qui, avant sa mort en 1787, correspondait avec les partisans d’Arius, installés en Angleterre. Le Dr Younathan Mîhayou batailla contre la Trinité avec courage et fermeté et à la même époque le Dr Samuel édita son livre {
La conviction de la Trinité à partir des livres de la Bible}. Ce dernier arriva à cette conclusion « Le Père Seul est le Dieu Transcendant et le Christ Lui est inférieur.» Le Dr Samuel niait son appartenance à l’arianisme et il est difficile de distinguer la différence entre ses pensées et les grands principes de cette tendance. De la même façon, le savant naturaliste, John Beberstley
, décédé en 1768, a publié sa thèse {
La supplique aux maîtres du Christianisme sincères et respectables}, il en a distribué trente mille (30.000) exemplaires, mais il fut obligé de quitter son pays et émigra en Transylvanie. Théophile Lindsây, mort en 1818, s’arrêta de servir l’Eglise mais il ne tarda pas à rejoindre les monothéistes. Ensuite, il désigna son collègue, Thomas Belchem, sur un poste de haute responsabilité, dans la faculté de théologie de Hakney et ensemble, ils créèrent <L’association monothéiste pour le développement de la connaissance chrétienne et la pratique de la vertu par le biais de distribution de livres.> Puis après la l’approbation du droit civil, les monothéistes fondèrent une union qu’ils appelèrent <L’union de la Grande Bretagne et autres étrangers pour le monothéisme
[19]> Lors du XIX° siècle, plusieurs églises furent créées dans diverse régions du pays, elles attirèrent des personnalités importantes telles le pasteur William Tchange, mort en 1842. Celui-ci affirmait que les trois hypostases réclament trois natures et par conséquent trois Dieux. Il disait aussi : « L’Ordre de l’univers, pour l’expliquer et le commenter, exige une seule cause et non trois. Aussi la conviction en la Trinité ne possède aucune valeur religieuse ou scientifique.» L’église des monothéistes dans la ville de Laïtimoor, dirigée par le pasteur Gerd Sibarsk a repris à peu
près la même position. Il fut ensuite directeur de l’université de Harvard. En 1825, l’association des monothéistes américaine vit le jour et vers le milieu de ce siècle, la ville Leyde et son université, en Hollande, devinrent un centre important du monothéisme. Le nombre de ses pratiquants augmenta, ils sont appelés les Luthériens ou les Réformés. Au début du vingtième siècle, ils ne cessèrent de croître et leurs activités s’amplifièrent. Il en résulta la construction de quatre cent (400) temples en Grande-Bretagne et dans ses colonies. Un nombre analogue de ces édifices fut élevé aux Etats-Unis d’Amérique. En outre, quatre facultés pour l’enseignement de la théologie furent bâties, deux à Manchester et Oxford en Grande-Bretagne et les deux autres aux Etats-Unis d’Amérique, l’une à Chicago et l’autre à Berkeleyen Californie. Sur le sol de la Hongrie cent soixante temples environ furent élevés, il en fut de même dans les autres Etats de la Chrétienté
[20].
En 1921, un congrès fut réuni à Oxford, plusieurs autorités ecclésiastiques étaient
présentes. Il était
présidait par l’évêque de Carlyle et Dr Rashdyl qui, au cours de son discours inaugural, a avoué que sa lecture de la Bible ne lui inspire pas que Jésus est un Dieu. Quant à ce qu’a rapporté Jean dans son évangile et qui n’a pas été cité dans les trois autres évangiles, il ne faut le considérer que comme un regard sur l’histoire. Il pense que ce qu’il a été relaté à propos de la naissance de Jésus par une Vierge, de sa guérison des malades, que son âme a devancé les corps, tout cela ne peut faire de lui un Dieu. De nombreux congressistes partagèrent ses convictions. Emile Lord Feej confirma ces dires : « Jésus ne pensait pas qu’il était supérieur à un prophète, il lui arrivait parfois de se considérer moins qu’un prophète. Le fils de Marie n’a jamais effectué des actes qui puissent laisser croire à l’auditeur qu’il avait des pensées et des espérances au-dessus de celles des hommes…Jésus a trouvé un terme nouveau et valable pour exprimer sa modestie quand il se disait fils de l’homme. Auparavant, tous les prophètes ont voulu attirer le regard de leurs contemporains sur le vaste fossé qui les sépare de Dieu. Ils se réclamaient les enfants de l’homme.»
En 1977, sept savants en théologie ont participé, en commun, à la rédaction d’un livre qu’ils ont libellé {
La légende du Dieu au corps humain}. Cet ensemble d’auteurs ont écrit : « Il est admis que les livres de la Bible ont été rédigés par un groupe d’écrivains lors de périodes différentes ; il n’est donc pas possible d’obtenir le consentement de tous, que les mots de ces livres font partie de la révélation divine.» Les collaborateurs à ce livre sont persuadés « qu’une autre doctrine théologique est en train de poindre vers la fin du vingtième siècle.» Huit autres théologiens britanniques ont publié une œuvre à laquelle ils donnèrent le titre {
Le Christ n’est pas le fils de Dieu}, ils certifièrent ce qu’il a été dit dans le livre
précédent. Ils y ont inscrit : « La possibilité à l’homme de se transformer en Dieu n’est plus logique et incroyable ces temps-ci.
[21]» Lors d’un débat télévisé qui s’est déroulé en Avril 1984, en fin de semaine, dans la station de Londres, l’évêque David Jhonkiz – classé quatrième (4°) sur trente neuf (39) évêques qui constituent la hiérarchie de l’église anglicane – a déclaré que la déité de Jésus n’est pas une réalité acceptée par tous. Il a affirmé qu’il ne croyait pas à l’accouchement virginal et la résurrection de Jésus d’entre les morts. Ses paroles ont provoqué un grand remous dans les milieux protestants. Aussitôt, le journal ‘Daïly New’s’ a effectué un sondage auprès des trente et un (31) évêques – parmi les trente neuf qui avaient assisté au congrès – au sujet de la déclaration de l’évêque David puis elle en publia les résultats dans son numéro du 25/06/184. Onze (11) évêques seulement ont recommandé aux Chrétiens de considérer que Jésus comme Dieu et homme, en même temps. Dix neuf (19) parmi eux ont attesté qu’il suffisait de voir en Jésus le plus grand délégué divin. Neuf (9) d’entre eux ont douté de sa résurrection parmi les morts, ils ont ajouté que c’est une série d’impressions qui ont convaincu ses apôtres qu’il était vivant au milieu d’eux. Enfin, quinze (15) évêques ont assuré que : « Les prodiges cités dans le Nouveau Testament furent attribués à Jésus tardivement», en plus clair, ces dits prodiges ne peuvent servir à prouver sa déité
[22].
Ainsi, l’Eglise représentée par ses propres évêques, doute de la déité du Christ et la refuse. Elle reconnaît que c’est une croyance étrangère au Christianisme et qui y a été introduite par la suite. Ni le Messie ni ses élèves ne l’ont connue. Elle est l’une des hérésies de Paul qui a fasciné les auteurs des évangiles et ceux des diverses épîtres. La grande partie des conciles qui se sont tenus fut ensorcelée par ses idées. A partir de ce que nous venons d’expliquer, il ressort que le monothéisme est une croyance réelle dans la société chrétienne. Il se renouvelle chaque fois que les Chrétiens honnêtes lisent avec application leur Livre Sacré. La nature se débarrasse de ce qui l’a dissimulé et la vérité scintille et proclame qu’il n’y a qu’un Seul Dieu
Les sources écrites qui parlent de la déité de Jésus
﴾Souvenez-vous lorsque Dieu demanda à Jésus, fils de Marie : «Est-ce toi qui as dit aux hommes de vous prendre, toi et ta mère, pour deux divinités au-dessus de Dieu ? « Gloire à toi, dit Jésus, il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire. Si je avais dit cela, tu l’aurais su. Tu sais ce qui est en moi alors que j’ignore ce qui est en toi. C’est toi, en vérité, qui connais, au suprême degré. Je ne leur ai dit que ce que tu m’as ordonné de leur apprendre, à savoir : « Adorez Dieu, mon Seigneur et le vôtre. Je fus témoin contre eux tant que je demeurais parmi eux. Lorsque tu m’eus rappelé vers toi, tu étais à même de les observer, car tu es témoin de tout.[23]﴿Si donc Jésus n’a pas informé qu’il était Dieu et si ses contemporains ne lui ont pas reconnu cette qualité, d’où est donc venue cette conviction qui s’est emparée du Christianisme? Nous répondrons qu’elle vient de Paul, l’ennemi du Christianisme, le Juif qui a
prétendu avoir eut une vision de Jésus après son ascension au ciel. Il a plagié et singé les divers paganismes qui adoraient des personnes humaines et les considéraient comme des fils de Dieu.
﴾Les Chrétiens disent : « L’Oint est fils de Dieu.» Voilà ce qu’ils disent de leur propre bouche. Ils ressassent les assertions des impies qui les ont précédés. Dieu les confonde ! Comme ils se trompent﴿.[24] L’importance de Paul dans la pensée chrétienne
Paul est le plus célèbre des auteurs du Nouveau Testament et, certainement le plus important des évangélistes. Il a rédigé quatorze (14) épîtres qui constituent presque la moitié de la seconde partie de la Bible. On y trouve les nombreuses convictions chrétiennes : il est le fondateur du Christianisme et c’est lui qui les a procurées à la religion naissante. Il est le seul, parmi les autres évangélistes, à avoir
prétendu être prophète. Ses lettres constituent le pilier principal du christianisme falsifié. Ces lettres étaient, plus ou moins, conformes à l’Evangile de Jean. L’Eglise primitive, instaurée par le Christ, ses apôtres et les vrais croyants après eux, rejeta en bloc les idées pauliennes qui leur étaient diamétralement opposées. Ce crédit de l’ancien Juif ne peut passer sous silence comme il ne peut être négligeable. Cette réalité a poussé l’auteur Maikel Hertz dans son livre }
Les cent hommes les plus célèbres du monde{ à voir en Paul un des hommes qui ont changé le cours de l’histoire. Aussi l’a-t-il classé dans la sixième position alors que Jésus occupe, selon lui, la troisième place. Cet auteur a mis le Messager Mohammed (B.S.D.L) en première position, il devance le Messie dont les adeptes forment la plus grande partie des habitants de la terre. Il a consigné : « Le Christianisme n’a pas été créé par une seule personne mais par deux : Jésus - qu’il soit béni – et saint Paul. Les deux doivent se partager l’honneur de sa fondation. Le premier a ancré dans l’esprit des croyants les principes moraux de la Chrétienté ainsi que ses conceptions de l’âme et tout ce qui se rapporte à la conduite des hommes durant leur vie d’ici-bas. La théologie fut, pour ainsi dire, la chasse gardée de Paul. Herts a enregistré : « Jésus n’a rien annoncé de ce qu’a dit Paul. Ce dernier est le premier responsable de la déité du Messie.» Hertz fait remarquer que Paul a rarement employé l’expression ‘fils de l’homme’ tandis que le fils de Marie l’utilisait pour lui-même.
Dans son livre }
L’univers déchiré{, Sir Arthur Vandley a laissé pour la postérité : « Paul est le fondateur des bases de la religion dite chrétienne.» La liste de Maïkel Hertz ne contient aucun nom des apôtres de Jésus qui furent vaincus par Paul, le vrai créateur et partant le falsificateur de la religion révélée à leur maître. L’empereur Constantin,
président du concile de Nicée et décédé en 325 fut classé dans le livre de Hertz dans la vingt-huitième place. Les vérificateurs ont relevé un grand nombre d’hérésies que Paul a introduites dans la législation et les croyances chrétiennes et en même temps ils ont dégagé l’innocence de Jésus dans ces hérésies.
Paul et la déification de Jésus
A l’exception de l’évangile de Jean, les trois autres évangiles n’insistent pas sur la déité de Jésus pendant que les épîtres de Paul en parlent avec excès. Certains de leurs passages considèrent le Christ comme une entité unique parmi les humains. Que dit donc Paul à propos de Jésus ? Le considère-t-il comme un prophète ou comme un Dieu au corps… Au cours d’une lecture attentive de ses lettres nous rencontrons des réponses contradictoires. Nous y trouvons, en effet, des passages où Jésus apparaît comme un homme et d’autres où il est un Dieu. Ces variantes sont-elles fonction des gens auxquelles elles sont adressées ou bien expriment–elles l’évolution de la croyance paulienne en Jésus? Ou encore sont-elles l’effet des fraudes et des altérations que ces épîtres ont subies? Tout cela demeure possible mais sans pencher d’un avis vers un autre.
Parmi les textes qui considèrent le Christ comme un homme mais qui surpasse l’humanité entière par l’amour que lui témoigne Dieu et par le fait d’avoir été l’objet du choix divin. Il a écrit :
Car il y a un seul Dieu et un seul intermédiaire entre Dieu et l’humanité, l’homme Jésus-Christ (Timothée I 2/5). Dans ce passage il reconnaît l’existence du Dieu Unique, le Seigneur des seigneurs :
Obéis au commandement reçu, garde-le de façon pure et irréprochable jusqu’au jour où notre Seigneur Jésus-Christ apparaîtra. Cette apparition interviendra au moment fixé par Dieu, le Souverain unique, la source du bonheur, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Lui Seul est immortel. (Timothée I 6-14/16). L’homme Jésus occupe une place privilégiée auprès du Créateur, il est donc un seigneur, mais Dieu est le Seigneur des seigneurs :
Dieu l’a déclaré grand prêtre dans la tradition de Malkisadec. (Les Hébreux 5/19). Il ne cessa jamais d’implorer l’Omnipotent:
Durant sa vie terrestre Jésus adressa des prières et des supplications, accompagnées de grands cris et de larmes à Dieu qui pouvait le sauver de la mort. Et Dieu l’exauça à cause de sa soumission. (Les Hébreux 5/7). Et voilà Paul qui le compare à d’autres créatures, nous le voyons alors tantôt pencher vers celles-ci et tantôt fixer le regard vers le fils de Marie :
Mais nous constatons ceci : Jésus a été rendu pour un peu de temps inférieur aux anges, afin que par la grâce de Dieu, il meure en faveur de tous les humains et nous le voyons maintenant, couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte. (Les Hébreux 2/9). Dans un autre endroit, il établit une comparaison entre lui et entre Moïse :
Regardez Jésus, l’envoyé de Dieu et le grand prêtre de la foi que nous proclamons… et il Lui a été fidèle tout comme Moïse. Moïse, pour sa part, a été fidèle dans toute la maison de Dieu, en tant que serviteur…mais le Christ est fidèle en tant que Fils placé à la tête de la maison de Dieu. Et nous sommes sa maison si nous gardons notre assurance et l’espérance dont nous sommes fiers. (Les Hébreux 3-1/6)
Dans tous ces passages et dans bien d’autres, Paul affirme que le Messie est un homme qui jouit de l’amour divin et que Dieu a sélectionné pour transmettre son message aux hommes. Mais Paul a laissé d’autres écrits où il décrit le Christ d’une façon excessive et flagrante au point de faire de lui un fils réel de Dieu. On peut comprendre que cette filiation est totalement différente de tout ce qui est rapporté dans la Bible.
Dans d’autres morceaux, il voit en lui une image de Dieu ou encore le corps où Dieu s’est incarné. Il a écrit :
Dieu envoya son propre Fils vivre dans une condition semblable à celle de l’homme pécheur. (Les Romains 8/3). Il assure encore :
Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas tout avec son Fils ? (Les Romains 8/32), et encore :
Dieu a envoyé son Fils, il est né d’une femme (Les Galates 4/4). Paul juge que cette filiation est véritable et, dans ces conditions, tous les croyants sont les fils de Dieu, allégoriquement, puisque tous sont nés de femmes. Il clame de nouveau :
Autrefois Dieu a parlé à nos ancêtres à maintes reprises et de maintes manières par les prophètes mais maintenant, à la fin des temps, il nous a parlé par son Fils. (Les Hébreux1-1/4). Jésus, aux yeux de Paul, est complètement différent des prophètes qui l’ont devancés, en dépit du fait qu’ils sont tous fils de Dieu, aux sens biblique et allégorique de l’expression. Il a consigné :
Le Christ est l’image visible du Dieu invisible. Il est le Fils premier-né… (Colossiens 1/15). Il ressasse:
Jésus-Christ possédait depuis toujours la condition divine, mais il n’a pas voulu demeurer l’égal de Dieu. Au contraire, il a renoncé de lui-même à tout ce qu’il avait et il a pris la condition de serviteur. (Les Philippiens 2-6/7). Il rabâche :
Au moment fixé, il l’a révélée[25] par sa parole, dans le message qui m’a été confié et que je proclame par ordre de Dieu, notre Sauveur. (Tite 1/3)
Les vérificateurs ont parlé du milieu où Paul a vécu et qui l’a conduit à proclamer la déification du Messie, ils ont lu les sources dans lesquelles il a acquis cette conviction. Ce milieu était plein de légendes qui circulaient entre des gens aux niveaux culturel et intellectuel très bas. Ces gens constituaient la majorité de la société païenne de l’époque et croyaient en plusieurs dieux, en leur incarnation et en leur mort. Au cours d’un séjour Lystre, Paul et Barnabas ont effectué des actes qui ont paru extraordinaires aux habitants. L’assistance a ainsi réagi :
Quand la foule vit ce que Paul a fait, elle s’écria dans la langue du pays : « Les dieux ont pris une forme humaine et sont descendus vers nous.» Ils appelaient Bernabas ‘Zeus’ et Paul ‘Hermès’. (Les actes des Apôtres14-11/12). Zeus et Hermès, comme le
précisent les auteurs du dictionnaire de la Bible, sont deux noms de dieux romains ; le premier est le père des dieux et le second est celui de l’éloquence. Ces gens, naïfs et polythéistes, ont pris Paul et Barnabas pour des dieux, pour le simple fait de les avoir vus accomplir des miracles, à leurs yeux. Le livre des actes des apôtres relate que les
prêtres païens amenèrent des sacrifices qu’ils voulaient immoler en l’honneur de Barnabas et de son compagnon, mais ces derniers refusèrent ce sacrifice.
Que pouvaient dire et penser ceux qui ont vu celui qui ressuscitait les morts, qui est revenu à la vie et qui a effectué tant de prodiges et de miracles? Les païens croyaient à l’idée de l’incarnation des dieux, ils avaient
précisé, dans leur calendrier, les dates des fêtes de la naissance de ces dieux incarnés, celle de leur disparition puis enfin celle de leur retour au monde des humains
C’est pour cette raison que Paul a voulu faire descendre Dieu sur terre pour de le montrer aux Romains et afin qu’il soit
près d’eux. Le professeur Hosnî El-Atîr dans son excellent ouvrage }
Croyances des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme{ pense que c’est l’empereur romain Tibère
[26] qui a poussé Paul, en l’an 37 après J-C, à propager cette idée. El-Atîr a puisé cette information chez Eusèbe de Césarée. Selon ce dernier, une fois les nouvelles de Jésus parvenues aux oreilles du premier magistrat romain, il décida de mettre le Christ parmi les autres dieux mais il fallait l’assentiment du Sénat qui le lui a été refusé. Devant cette position du Sénat, Tibère persista dans son attitude. Eusèbe nous rapporte une information qu’il a découverte chez Tertullien. Celui-ci assure : « S’il était possible à Tibère d’être empereur et chrétien en même temps, il se serait converti au Christianisme.» El-Atîr pense que Paul fut, peut-être, l’homme sur lequel comptait Tibère pour imposer sa nouvelle idée du Christ comme un dieu. Le problème resta ainsi jusqu’à l’accession de Néron
[27] (54 à 68) au trône impérial. Il fut, comme l’a signalé Eusèbe, « le premier empereur à déclarer son adversité à la religion céleste.
[28]»
Charles Jénîber pense que l’emploi de l’expression ‘’Fils de Dieu’’ par Paul ne signifie pas qu’elle était suffisante pour juger qu’il était un dieu comme Son Père. « La représentation de Paul lui a semblé pleine de troubles et d’hésitations. La crainte des croyants se dirigea avec force et sans imaginer les conséquences vers la vivification de la foi en l’unité entre le maître et Dieu.» Charles Jénîber a expliqué cela par le fait que le terme filiation est bien connu dans la pensée juive et un nombre important parmi les Juifs furent nommés fils de Dieu. Puis une autre signification du vocable filiation réelle apparut dans les milieux hellénistiques et en particulier à Tarse qui était un centre de rayonnement des différentes civilisations et c’est dans cette cité que Paul a pris beaucoup de prescriptions qu’il a, ensuite, introduites au Christianisme
[29]. Les Chrétiens essaient, d’une part d’enraciner l’idée de la déification de Jésus comme provenant du maître lui-même et de ses élèves et d’autre part de dégager l’innocence de Paul dans cette affaire. Ils fondent leur point de vue sur ce que Matthieu a enregistré. (Voir 16/16) Matthieu a écrit que Pierre a été le premier à avancer cette idée. Le Messie l’a entendu prononcer et n’a pas réagi et a rectifié :
« Et vous, leur demanda Jésus, qui dites-vous que je suis. Simon Pierre répondit : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Jésus lui dit alors : « Tu es heureux Simon fils de Jean….(Matthieu 16-15/16). El-Atîr pense que ce qu’a consigné Matthieu a été modifié car les autres évangélistes ont relaté la même scène d’une manière différente :
Pierre lui répondit : « Tu es le Messie.» (Marc 8/29). Marc n’a pas cité la filiation et dans Luc nous lisons :
Pierre répondit : « Tu es le Messie de Dieu. » (Luc 9/20)
Ainsi Matthieu a modifié ce que Marc a narré malgré que le premier s’est inspiré du deuxième, comme il n’est pas possible d’accepter les dires de Matthieu parce que l’original hébreux est, jusqu’à ce jour, introuvable. Enfin, il nous est difficile de discerner dans tous ses détails le respect que le traducteur a donné à l’expression en question
[30]. En général, même en supposant que telle a été la réponse de Pierre à savoir
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant, il n’y a dans cette réplique aucune idée de déité. Mieux encore, on peut dire que cela est conforme à ce qu’a consigné le prophète Osée à propos des fils d’Israël :
Le nombre des fils d’Israël sera comme le sable de la mer qu’on ne peut ni mesurer ni compter, et il arrivera qu’à l’endroit où on leur dira : « Vous n’êtes pas mon peuple. (Osée 2/1). Tout comme le peuple d’Israël fut nommé, dans la Torah, enfants de Dieu, Pierre s’est permis d’appeler son maître fils de Dieu.
Paul et la Trinité
La plupart des écrivains accusent Paul d’être le concepteur de la Trinité dans le Christianisme sans produire des preuves émanant des paroles de l’homme lui-même. Ils se suffisent seulement de connaître son rôle dans la formulation de toutes les convictions chrétiennes. Cette accusation, pour moi, n’est point justifiable puisque ses lettres ne renferment aucune allusion à la déité de l’Esprit Saint, ni aux trois membres de la Trinité, à l’exception d’une seule fois :
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous. (Les Corinthiens II -13/13). Même le simple d’esprit ne peut comprendre qu’il s’agit de la Trinité. Il n’y a dans ce passage rien qui exprime la déification de l’Esprit Saint ni que les trois qui ont été cités forment Un. Mieux ce qui certifie l’inattention de Paul dans la Trinité c’est qu’il n’a pas classé ses trois membres dans l’ordre connu. Il a placé le Christ au-dessus du Père et c’est là une hérésie que toutes les tendances considèrent comme telle. Ensuite il a appelé la première hypostase Dieu alors qu’il est nommé dans le cadre de la Trinité, le Père. De même il a désigné la seconde hypostase Jésus alors qu’il est dit dans la Trinité le Verbe ou la parole. Ce qui est juste, c’est que Paul n’a aucun rapport avec la Trinité, celle-ci est apparue bien plus tard. Tertullien, fut le premier à l’avoir prononcée. Elle fut une conviction chrétienne officielle en 381 pendant le concile de Constantinople et elle ne fut pas citée lors du concile de Nicée en 325.
[1])
Dieu dans le Christianisme de ‘Awd Sam‘âne – 317.
[2]) Voir :
a)
Une secte de Chrétiens monothéistes à travers les siècles de Ahmmed Abdelwahâb – Page : 22.
b)
Le Christianisme de Ahmed Chalabî – Pages : 132/133.
c)
Ô gens du livre adoptons une formule commune - de Raoûf Chalabî – 194/199.
d)
Des différences dans les traductions de la Bible de Ahmmed Abdelwahâb – Page : 104.
e)
Le Christianisme réel tel que révélé à Jésus de ‘Alâ’ Abou Bakr – Page : 136.
[3])
Histoire de l’Eglise de Eusèbe de Césarée – Page : 130.
[4]) Version du verset 14 de la sourate Es-Saf.
[5]) Voir :
a)
Convictions des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme de Hosnî El-Atîr Pages : 30 et 41/53.
b)
Encyclopédie de l’anbâ Grégorius (la théologie comparée) – Page : 40.
c)
Le Judaïsme et le Christianisme de Md Dhiâ’ Er-Rahmâne El-A‘dhamî – Page : 397.
d)
Le Christianisme tel que l’a rapporté Jésus de ‘Aâ’ Abou Bakr – Page : 131.
[6]) Voir :
a)
Convictions des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme de Hosnî El-Atîr Pages : 55/64.
b)
Le Judaïsme et le Christianisme de Md Dhiâ’ Er-Rahmâne El-A‘dhamî – Page : 398.
d)
Le Christianisme tel que l’a rapporté Jésus de ‘Alâ’ Abou Bakr – Page : 131.
[7])
Qu’est-ce que le Christianisme de Md Taqï El-‘Outhmânî – Pages : 63/64.
[8])
La science théologique régulière de Jeams Anis – Page : 56.
[9]) Encyclopédie de l’anbâ Grégorius (La théologie comparée) – Page : 252
[10]) Ouvrage
précédent – Page : 73.
[11]) Voir :
a)
Convictions des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme de Hosnî El-Atîr Pages :66/84.
b)
Un groupe de monothéistes Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb – Pages : 22/32.
c)
Le Judaïsme et le Christianisme de Md Dhiâ’ Er-Rahmâne El-A‘dhamî – Page : 398.
d)
Le Christianisme tel que l’a rapporté Jésus de ‘Alâ’ Abou Bakr – Page 131.
e)
Le Christianisme du monothéisme à la Trinité de Md Ahmed El-Hâdj – Pages : 168/170.
[12])
Précis de l’histoire de l’Eglise de Miller – Page : 193.
[13]) Chrétien et croyant en une seule nature du Christ, il a vécu au 10° siècle et son homonyme Abdellah ibn El-Moqfa’, était musulman et a écrit le livre de Kalilah et Dimnah, en langue arabe. Il est mort en 727. (N.T)
[14]) Voir :
a)
Les croyances des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme de Hosnï El-Atîr - Pages : 34/37.
b)
Dieu est –IL Un ou Trois ? de Md Majdî Morjâne – Page : 140.
[15])
Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 34/36 et 42/45.
[16]) Voir :
a)
Les croyances païennes dans le Christianisme de Md Tâhar Et-Tanîr – Page : 171.
b)
Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 34/36.
[17])
Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 48/50.
[18]) Voir :
Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 47/51.
Etudes sur la Torah et l’Evangile de Kâmil Sam‘âne – Page : 234.
[19])
Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 51/52.
[20] )Voir Ouvrage
précédent – Page : 45/53.
[21])
Différences dans les traductions de la Bible de Ahmed Abdelwahâb – Page : 113.
[22]) Voir :
a)
L’Eglise anglicane et la déification de Jésus de Ahmed Dîdât – 29/31.
b)
Différences dans les traductions de la Bible de Ahmed Abdelwahâb – Pages : 114/115
[23]) Versets 116/117 de la sourate d’El-Ma-idah.
[24] Portion du verset 30 de la sourate d’Et-Tawbah.
[25]) La vérité conforme à la foi chrétienne pour posséder l’espérance de la vie éternelle. (N.T)
[26]) Né en 42 avant J-C et mort en 37 après J-C, Tibère fut intronisé de 14 après J-C jusqu’à son décès. (N.T)
[27]) Né en 37 après J-C, il se suicida en 68.
[28]) Voir :
a)
Les convictions des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme de Hosnî El-Atîr – Pages : 224/7.
b)
Jésus dans le Coran, la Torah et l’Evangile de Abdelkrim El-Khatîb – Page : 134.
[29]) Voir :
a)
Le Judaïsme et le Christianisme de Md Dhiâ’Er-RahmâneEl-A‘dhamî – Page : 427.
b)
Jésus dans le Coran, la Torah et l’Evangile de Abdelkrim El-Khatîb – Page : 134.
c)
Le Christianisme sans le Christ de Kâmil Sa‘fâne – Page : 40.
[30])
Les convictions des Chrétiens monothéistes entre l’Islam et le Christianisme de Hosnî El-Atîr–Pages : 204/206